Le difficile chemin de l’école

Les expulsions de l’été ont à nouveau contraint des familles à la recherche de nouveaux squats. Avec souvent comme conséquence, pour les enfants, une longue période de déscolarisation ou un éloignement de leurs écoles, leurs collèges…. Pourtant lorsque vous rencontrez Legenda et Angel, sur leur nouveau lieu de vie, boulevard des aciéries dans le 10 ème à Marseille, c’est avec le sourire qu’ils vous disent que oui, ça va être compliqué d’aller au collège Rosa Parks, à l’autre bout de la ville… Quant à Denisa, elle vous confie qu’il y a un bus direct qui l’amènera près de son ancienne école ! Le 72, Rond point du Prado – Bougainville ! Elle ne se plaint pas de devoir se lever une heure plus tôt…

Ces enfants sont désarmants ! Pleins d’une énergie et d’un courage incroyable…

Et puis il y a ceux qui devront attendre car il n’y pas de places pour eux. 35 enfants n’ont ainsi pas pu reprendre le chemin de l’école lors de cette rentrée.

Quels souvenirs garderont-ils de ce cycle infernal d’expulsions qu’ils subissent depuis toujours ?

Quand cessera cette violence institutionnelle à leur égard ?

Si ils sont de plus en plus nombreux à être scolarisés, c’est grâce au travail remarquable et exemplaire que mène Jane Bouvier depuis 2012, avec son association l’Ecole au Présent. Elle accompagne près de 400 enfants – principalement des enfants Roms mais également des enfants de familles en situation de demande d’asile, déboutées du droit d’asile, sans papiers, de femmes prostituées, etc…

Enfants dont les conditions de vie sont toujours extrêmement précaires et la discrimination souvent importante.

Jane effectue toutes les démarches pour rendre l’école possible (ouverture de droits santé, domiciliation administrative, démarches en mairie, etc.) et assure le lien avec les établissements scolaires tout au long de la scolarité de l’enfant.

Grâce aux journalistes du quotidien La Provence, elle a pu rencontrer M. Blanquer, ministre de l’Education, le 1er août dernier. Elle a soulevé la question de ces enfants non-scolarisés antérieurement, présents sur le territoire depuis des années. Enfants qui ne « rentrent pas dans les cases » car il n’y a pas de classe spécifique prévue pour eux. Les enseignants font un travail absolument remarquable avec ces élèves mais il faut tricher, faire comme s’il s’agissait de primo-arrivants, afin qu’ils puissent bénéficier de 2 ans de suivi particulier.

Le ministre a semble-t-il été à l’écoute, il a dit ignorer totalement cette réalité mais s’est engagé à ce que des membres de son cabinet reviennent vers Jane courant septembre.

Jane ne lachera pas tant qu’elle n’aura pas de réponse satisfaisante.

http://www.lemonde.fr/festival/visuel/2017/09/11/ceuxquifont-jane-bouvier-la-femme-qui-relie-les-roms-de-marseille-a-l-ecole_5183980_4415198.html

 

Rentrée sur le fil pour les enfants roms


par

Étiquettes :

Commentaires

Une réponse à “Le difficile chemin de l’école”