Expulsion de 200 personnes à bougainville.

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 COMMUNIQUE

 

Ce jeudi 6 juillet 2017, environ 200 personnes, dont la moitié d’enfants, seront remises à la rue après avoir trouvé refuge pendant 1 an et demi dans un bâtiment de la ville de Marseille. Aucune solution de relogement n’aura lieu. Les forces de police travailleront à empêcher toute réinstallation, plongeant les familles dans une situation d’errance contrainte et d’insécurité extrême.

A Marseille, 12 000 personnes vivent à la rue alors que de nombreux bâtiments publics restent inutilisés et 74 000 logements inoccupés.

 

Depuis février 2016 des familles ont trouvé refuge, suite aux expulsions de leurs précédents lieux de vie, dans un site inutilisé appartenant à la ville de Marseille. A moyen terme, ce site serait destiné à accueillir le transfert de l’Unité d’Hébergement d’Urgence. Ce site entrait donc avant l’heure dans ses nouvelles fonctions en offrant un toit à des familles à la rue.

 

Au fil des expulsions sur le territoire marseillais, le nombre de personnes habitant le site a grossi, pour atteindre jusqu’à 250 personnes. Extrême précarité, absence d’intervention des pouvoirs publics, accès aux services de première nécessité très réduits (eau, assainissement, électricité), intérêts économiques de certains habitants et d’entreprises locales profitant de l’opportunité ; le site s’est progressivement empli d’un amoncellement de déchets ménagers et transformé en décharge sauvage.

Les familles et habitants n’ont bénéficié d’aucun accompagnement vers le logement et l’insertion par les pouvoirs publics.

 

Ce jeudi 6 juillet 2017, la police viendra faire appliquer l’ordonnance de quitter les lieux. Ce sera de nouveau une errance sur le territoire marseillais en recherche de nouveaux lieux où s’abriter. La police veillera à empêcher toute nouvelle installation. Ces personnes seront pour la plupart expulsées à peine leurs maigres bagages posés et baladées de friches en trottoirs. De nouveau, les parcours de santé, de scolarité, d’insertion, d’emploi seront rompus.

 

Les associations et les collectifs demandent aux pouvoirs publics de respecter le droit inconditionnel à l’hébergement des personnes prévu par le CASF qui stipule qu’ « II appartient aux autorités de l’Etat de mettre en œuvre le droit à l’hébergement d’urgence reconnu par la loi à toute personne sans abri qui se trouve en situation de détresse médicale, psychique et sociale. ».

 

Les associations et les collectifs demandent au Préfet Délégué pour l’Egalité des Chances et au Maire de Marseille, dans le cadre de leurs prérogatives et en attente de solutions pérennes, d’apporter des réponses transitoires telles que la réquisition des bâtiments publics inutilisés (ordonnance de 1945), ou encore la stabilisation temporaire de certains lieux de vie.

 

Les associations et les collectifs demandent que soient garantis la dignité et les droits fondamentaux des personnes.

 

Les associations et les collectifs appellent à un rassemblement, jeudi 6 juillet 2017 à 8h00, devant le lieu de vie, au 31 Boulevard Magallon 13015 Marseille (derrière le métro Bougainville).

 

 

Signataires :

Médecins du Monde, Fondation Abbé Pierre, JUST, CIMADE, ATD Quart Monde PACA, CCFD-TS, Pastorale des Migrants, LDH Marseille, Collectif Aixois pour les Droits et la Dignité des Roms, des Immigrés et des Sans-Papiers (CADDRIS), Collectif départemental Roms (Aubagne, Aix, Marignane, Gardanne), SAF (Syndicat des Avocats de France), Collectif des Délinquants Solidaires

 

 

 

Contacts Presse :

Laurie Bertrand

Coordinatrice technique Mission Bidonville Médecins du Monde

06 16 45 96 49

Mission.bidonville.marseille@medecinsdumonde.net


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