A l’occasion de l’Assemblée générale de Rencontres Tsiganes
Vous êtes invité(e)s
à prendre part à une conférence – débat sur le thème :
Roms et Gens du voyage dans les médias
avec le concours de journalistes de la presse locale et nationale :
Sébastien Boistel (Le Ravi Journal)
Pierre Coronas (Journaliste indépendant)
Myriam Guillaume (La Marseillaise)
Jean-Marie Leforestier (Marsactu)
Margaïd Quioc (LCM)
Georges Robert (Photographe de Presse)
Nicolas Roméas (Directeur de Cassandre-Horschamp)
Hervé Vaudoit (La Provence)
SAMEDI 18 Janvier à 16h00
Centre MISTRAL
11 impasse Camille Flammarion – Marseille 13001
(Parking assuré)
Un verre de l’amitié clôturera l’après-midi
Les différents médias ont durant ces derniers mois fait une large place aux événements concernant les Roms, les Gens du voyage et aux propos tenus par un certain nombre d’élus. Les dernières enquêtes montrent en effet une augmentation massive des articles sur ce sujet sans commune mesure avec l’importance numérique de ces populations et de leur rôle dans la société. L’enquête de Mediapol du 23 novembre 2013 pour la chaîne parlementaire a ainsi recensé depuis fin août pas moins de 3884 articles dans les différents journaux.
Entre les propos haineux et condamnables de quelques élus et l’affaire Leonarda, cette saga médiatique nous interpelle et nous conduit à nous interroger sur les causes et les conséquences d’une telle mise en scène de ces populations.
Tout d’abord convenons d’éviter de rejeter la responsabilité de cette sur-médiatisation sur les seuls journalistes. Dans ce domaine, on peut voir le pire comme le meilleur. Si certains se contentent de hurler avec les loups et de reproduire les clichés et les préjugés les plus rabattus pour faire de l’audience, d’autres au contraire font un effort sérieux d’enquête et d’analyse qui remettent en cause bien des idées reçues.
Pour notre part nous savons les effets négatifs directs de cette sur-exposition médiatique sur les intéressés, que ce soit les Roms étrangers ou plus encore les Tsiganes Français. Pour la plupart, ils recherchent la discrétion. Ils se sentent directement et collectivement atteints par les propos et les accusations portées contre tel ou tel membre de leur communauté. Quant aux citoyens, rares sont ceux qui prennent le temps de faire la part des choses entre les multiples sollicitations dont ils sont l’objet.
Au-delà de la responsabilité des journalistes, cette saga médiatique trop souvent nauséabonde a des causes plus inquiétantes qu’il faut analyser. La responsabilité des propos et des comportements de certains élus et responsables politiques et le silence de certains autres ne peuvent que renforcer les préjugés d’une opinion publique inquiète en mal de boucs émissaires. L’analyse détaillée des médias démontre en effet que « la question Rom » est vite mise en avant pour détourner l’attention de l’opinion sur d’autres sujets plus délicats. Tout semble se passer comme si les organes nationaux ne s’emparaient de la question des Roms que lorsqu’elle pouvait servir à la mise en scène politique, lorsqu’il s’agit d’opposer les individus et les groupes politiques, de mettre en avant les rapports d’alliance et d’opposition, à l’intérieur et entre les partis. Les Roms ne servent alors plus que de prétexte, comme tout autre thème peut le faire, et disparaissent en tant que réalité propre, en tant que condition humaine, au profit de la joute des élites mise en scène par l’industrie médiatique.(Enquête Médiapol)
Il nous faut donc poursuivre, contre vents et marées, le long et parfois décevant travail d’information et de témoignages auprès de nos concitoyens pour que les Roms, les Tsiganes et autres gens du voyage puissent sans craindre le mépris et le rejet assumer leurs origines et la richesse de leur culture.