Gangs de cités ou de l’Europe de l’Est : le nouveau visage de la criminalité organisée
C’est le gros titre racoleur à la Une de ce journal que l’on croyait sérieux .
En page 6 et 7 une carte de France que l’on pourrait prendre pour un nouveau jeu de société à offrir pour les fêtes s’il ne s’agissait d’une odieuse atteinte aux droits de l’homme et une stigmatisation de divers groupes de citoyens français et européens. : « groupes balkaniques, groupes issues des cités sensibles , motards criminalisés, organisation russophones , organisations georgiennes et bien sur : groupes issues de la communauté des gens du voyage… »
Rencontres Tsiganes a immédiatement réagi auprès de ce journal. N’hésitez pas a réagir et à faire connaître autour de vous cette machination nauséabonde.
mercredi 18/12/2013
Le Monde .fr
Monsieur
nous avons été particulièrement scandalisé par l’article publié dans le numéro du Monde daté du dimanche 15 et lundi 16 décembre 2013.
Le gros titre en première page est racoleur et met, par son caractère général et accusateur, l’opprobre sur des groupes de citoyens français et européens qui sont déjà la cible des idéologies les plus réactionnaires. Est-ce pour un journal dit sérieux la bonne manière de plaider pour le mieux vivre ensemble dans une Europe chaque jour davantage fragilisée ?
La carte de France publiée en page 6 décrit dans chaque région de France les principales sources de la criminalité en désignant les groupes à l’origine de ces méfaits .Cette carte relève à n’en pas douter par sa généralisation et sa précision de la loi contre les discrimination et le racisme.
En ce qui concerne les personnes désignées par le terme ‘gens du voyage’ voilà déjà de nombreuses années que nous dénonçons une stigmatisation intolérable vis-à-vis de citoyens français qui n’ont pour seul ‘défaut’ de chercher à maintenir un mode d’habitat et une culture propre reconnu par la loi ( cf loi du 5 juillet 2000).
Après de multiple interventions nous avions obtenu de la part d’un Préfet des Bouches du Rhône la lettre que vous trouverez ci- dans laquelle il reconnaît que la référence communautaire employé par ses services est contraire à la loi et de nature discriminante. Malgré cet aveu nous n’avons pu hélas constaté aucun changement dans les déclarations des services de police et de gendarmerie. Comme vous le savez sans doute la direction centrale de les services a toujours nié l’existence de fichiers spécifiques concernant ‘les gens du voyage . La réalité d’un groupe de personnes désignées sous le terme MENS ( minorité ethnique non sédentaire) n’est pourtant pas contestable.
Si nous insistons sur ce groupe particulier dit ‘gens du voyage’ que nous connaissons bien, nous n’avons garde d’oublier les autres personnes collectivement ciblées dans cette même carte en fonction de leur statut d’étranger ou de leurs résidences dans des cités dites sensibles. La désignation de groupes roumains cible directement pour le lecteur les familles Roms présentent en France et désignées comme tous délinquants.
Au delà de la carte les articles de commentaire ne font que renforcer cette stigmatisation : citons : « équipes issues de la communauté des gens du voyage solidement ancrée dans le paysage traditionnel du banditisme parisien. Dans la région marseillaise ces équipes constituent même un des liens entre les nouveaux venus des cités et le milieu traditionnel. signé Laurent BORREDON et Simon PIEL Voilà un bel exemple d’amalgame et d’informations sans preuve qui ne fait que renforcer les fantasme et les préjugés ancestraux vis à vis de ces personnes.
Nous souhaitons vivement une réponse de la direction de votre journal à ce courrier. Nous nous réservons le droit d’engager auprès des auteurs une procédure pour discrimination manifeste.
Le président
Jean Paul KOPP