La culture tsigane enfin reconnue !

Comité interministériel de lutte contre l’exclusion
Lundi 21 janvier 2013 ;
Sous la présidence de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre

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Intervention de Mme Aurélie Filippetti,
ministre de la culture et de la communication

(extraits .)

Monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres,

Je vous remercie de me donner l’occasion de m’exprimer sur cette question très importante pour moi mais surtout pour l’ensemble des acteurs du monde culturel et de tous ceux qui conçoivent et animent les politiques culturelles.

J’ai toujours en tête les mots de la dalle du parvis des droits de l’Homme. Elle proclame que « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’Homme sont violés ». Avant d’être une question de moyens, la lutte contre la pauvreté est donc d’abord une question démocratique qui touche aux droits fondamentaux de la personne.

Aux cotés des droits sociaux et éducatifs, l’accès à la culture est également un droit fondamental et un moyen de réduire l’exclusion. Depuis sa création, le ministère de la culture et de la communication s’attache à permettre l’accès de toutes et de tous à toutes les cultures mais également à transformer le regard de la société sur les plus démunis, à créer des formes de solidarité culturelle et à faire une place à la culture de ceux dont on dit souvent qu’ils n’en ont pas.

La Culture un droit fondamental

Il est nécessaire de réaffirmer que la politique culturelle doit être accessible à tous les citoyens, quelle que soit leur situation. Pour les personnes en situation d’exclusion, l’accès à la culture donne l’opportunité de participer à des activités collectives permettant de rompre avec l’isolement, mais aussi de favoriser le développement personnel, indispensable à la construction d’un projet d’insertion.

Un choix de vie : les Gens du voyage

Dans la mouvance de la Commission nationale consultative des Gens du Voyage (CNCGV), dans laquelle siège mon ministère, nous allons mettre en place un groupe de travail « Culture et Gens du voyage » qui rassemble les associations participant aux travaux de la commission. Je souhaite que ces travaux débouchent sur l’élaboration d’une charte dont le principal objectif sera de modifier le regard que la société porte sur ces minorités culturelles et leur permettre un meilleur accès à toutes les formes de culture. Pour ce faire, nous pourrons mobiliser des moyens du Plan national d’éducation artistique et culturelle.

Trois rencontres pour conforter l’action du ministère de la Culture auprès du monde associatif

J’ai prévu d’organiser cette année trois séances de travail au ministère pour conforter avec nos principaux partenaires associatifs la politique de lutte contre la pauvreté et l’exclusion que nous venons de définir : la première avec les présidents et correspondants culture des huit associations nationales de solidarité avec lesquelles nous sommes en partenariat ; la seconde avec les onze fédérations signataires de la charte « Culture-Education populaire » et, enfin, une troisième avec les représentants des fédérations de Gens du voyage du groupe « Culture et Gens du voyage ».

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En tant que ministre de la culture et de la communication, mon premier objectif est de rétablir le lien entre les publics et l’extraordinaire diversité de la création contemporaine et la richesse de notre patrimoine. Un lien aujourd’hui fragile et fragilisé par la crise et la progression rapide des inégalités et de la pauvreté.

Chaque citoyen, quelle que soit sa situation et par delà les freins matériels, symboliques ou physiques d’accès à la culture, doit pouvoir disposer et s’approprier ce bien commun inestimable qu’est la culture ; parce que c’est un droit fondamental et parce que les droits de l’Homme sont indivisibles.

Notre responsabilité est de traduire ce principe dans des faits et des actions concrètes. C’est le sens de mon engagement et celui de mon ministère dans le Plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale.


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