La stigmatisation, ça suffit comme ça !

Les réaction se multiplient  après le nouvel amalgame des médias concernant la personne interpellée  à Toulouse.

On trouvera  ci-dessous la nouvelle lettre de réclamation adressée au Préfet de Région. 

 Marseille, le 29 novembre 2012

 Monsieur Hugues PARANT 
 Préfet des Bouches-du-Rhône
 Préfet de Région
 Bd Paul Peytral
 13282 Marseille cedex 20

Monsieur le Préfet

Nous constatons qu’à nouveau, lors de la mort violente d’une personne survenue à Marseille dans le quartier de Saint Jérôme le 23 novembre dernier, les médias ont fait état de son nom en précisant qu’elle appartenait à la communauté des Gens du Voyage. Voilà de nombreuses années que nous dénonçons de telles désignations qui sont à la fois erronées mais plus gravement jettent l’opprobre sur toute une communauté de citoyens français.

Lorsqu’à chaque occasion nous alertons les représentants des médias sur cette discrimination manifeste, on nous affirme que l’information provient des services de police ou gendarmerie. Dans votre courrier en date du 3 mai 2012 vous nous assuriez « avoir donné toutes les instructions tant auprès des services des forces l’ordre que des services de communication pour cesser toute désignation discriminante ou stigmatisante quelle que soit la forme du vecteur de communication usité. »

Ne pouvant que constater l’inapplication de ces instructions, nous saisissons le Procureur de la République de ce dossier et nous en informons Madame le Garde des Sceaux et Monsieur le Ministre de l’Intérieur

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de nos sentiments respectueux .

Le Président

De la stigmatisation d’une communauté par le vocabulaire utilisé par les journalistes
l

« Cette personne appartient à la communauté des gens du voyage » : L’exemple a été pris par un auditeur de France info qui pense que le vocabulaire utilisé par un journaliste a pour effet de stigmatiser cette communauté.
Stigmatisation d’une communauté : oui ou non ?
Pour répondre à cet auditeur, Jérôme Bouvier reprend de larges extraits de son message : 
« Dans votre journal du 4 décembre 2012 vous nous avez appris dans un sujet qu’un possible complice de Mohamed Merha venait d’être arrêté. Hors, vous avez trouvé bon de préciser que cette personne appartenait à « la communauté des gens du voyage ».
Quel intérêt de préciser qu’il faisait parti des gens du Voyage ? Qu’il se soit converti à l’Islam vue les agissements de M. Merha, (…) peut être une information, mais préciser qu’il appartenait à la communauté des gens du voyage je ne comprends pas l’intérêt.
Auriez-vous donné cette précision si cet individu avait été breton, alsacien ou wallon ? (…) Evidemment non ! »

Selon le Médiateur, cet auditeur pose de façon simple et forte une question à laquelle les journalistes sont confrontés chaque jour : « Que faut-il donner comme précision, à l’occasion d’un fait divers particulièrement, qui éclaire le fait d’actualité dont on parle ? « 
Est-ce que le fait de préciser que ce prévenu est issu de la communauté des gens du voyage éclaire la compréhension de l’affaire Merah ? Est-ce que cela permet une nouvelle lecture du parcours du meurtrier présumé de Toulouse et de Montauban ?
Pour Jérôme Bouvier, non.
Est-ce que cela contribue, au fil des jours et des faits divers, à stigmatiser une communauté ? cela ne fait pas de doute.
Alors, ne pas dire une information sur l’origine sociale, géographique ou culturelle, si elle peut stigmatiser ? Au risque de tomber dans ce que l’on appellera (pour faire vite),  » le politiquement correct  » Autre écueil…
Pour conclure, le Médiateur pense qu’il ne faut donner ces précisions que lorsque cela permet de donner à l’auditeur une clé de compréhension du sujet, un éclairage tout du moins, ce qui n’était pas le cas ici !

   


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