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Moati raconte « la vraie campagne » de Ravier et Preziosi
Les caméras de Serge Moati ont suivi Stéphane Ravier (FN) et Nora Preziosi (UMP) pendant la campagne des législatives. Entre media-training sur un coin de table et coup de gueule, le documentaire entre au coeur du parcours de ces deux candidats dans la 3e circonscription de Marseille.
Avant son débat sur France 3, la candidate UMP Nora Preziosi révise à sa permanence. Media-training sur un coin de table avec en prime un petit cours en accéléré sur le principe de la présomption d’innocence. « Quand tu es renvoyée devant le tribunal, y a un juge, y a un procureur c’est que tu dois quelque chose ». Non, non, Nora. Écoute bien et sois concise, « t’es à l’aise dans les phrases courtes ».
Cette scène illustre à merveille le travail réalisé par Serge Moati et son équipe. Un tournage fait surtout dans la coulisse, comme toujours, et mené localement par Christophe Lancellotti, qui offre une vision inédite de la campagne marseillaise autour de deux personnages principaux : la figure montante du FN Stéphane Ravier et Nora Preziosi, l’adjointe au maire étiquetée « diversité », qui menaient bataille contre Sylvie Andrieux.
« Descente chez les Roms«
La candidate UMP, Serge Moati l’avait repérée lors des dernières universités d’été du parti qui se tenaient à Marseille. C’est de ce premier contact que s’est tissée la relation de confiance nécessaire à ce genre d’entreprise. Nora Preziosi se dévoile plus que son concurrent frontiste. L’équipe la suit ainsi dans sa sortie anti-Roms à Château-Gombert, laisse traîner son micro, montre la tension et se termine sur cette phrase, assassine, d’un membre de son staff : « On faisait une petite descente chez les Roms« . Magnéto Serge, c’est parti pour trois minutes de bonheur et ne manquez pas le « c’est qui le chef » du directeur de campagne de Nora Preziosi, Gérard Chenoz, qui visiblement parle le barbare couramment.
« C’est la route du Rom, tous les chemins mènent aux Roms« , répond en écho Stéphane Ravier. On retrouve le conseiller régional, fidèle à lui-même, jamais avare d’un – plus ou moins – bon mot. En vérité, il ne se découvre que très peu : parfois, il sort de la politique de la petite phrase, livre une esquisse d’analyse et de constat. « La communauté Roms, lâche-t-il ainsi en commentant un article de La Provence, c’est la seule sur laquelle on peut s’acharner » avant de déplorer que l’on ne puisse en faire de même « avec l’invasion africaine et en particulier nord-africaine ». Des thématiques traditionnelles du Front qui, si elles font de plus en plus recette dans la circonscription et malgré des ralliements confidentiels dont un certain « Pierre » (qu’il se dénonce…), provoquent parfois un rejet viscéral. Réponse de Ravier sur le terrain : « Salut, c’est l’enculé« .
On connaît déjà la fin de l’histoire. Preziosi échoue à l’issue du premier tour et Ravier au second malgré « le soutien précieux, oserais-je dire Preziosi » de la candidate UMP. Le leader du Front national s’énerve, s’agace, le coup est passé prêt. Au téléphone, il explose. Au bout du fil, ma pomme, depuis la permanence UMP où je tente d’alimenter le live Marsactu. Tendu, déçu, Ravier rabâche sa bonne sortie du jour sur « la victoire de la madonne des cités » et, soudain, il s’énerve. Le document de Moati me permet de mettre des mots exacts sur ce que j’avais cru entendre dimanche soir (et que je me gardais sous le coude, raté) : « Personne ne me dit chut ! Moi, je ne me tais que pour Marine ou Jean-Marie Le Pen« , lance le leader FN alors que le conseiller municipal Bernard Marandat, battu dans la 7e circonscription, s’exprime dans le combi TV-magnétoscope de la permanence du parti.
Par Jean-Marie Leforestier, le 20 juin 2012 – Marsactu