Une petite victoire à faire connaître largement

 Voilà plusieurs années que nous ne cessons d’interpeller les médias mais aussi les services de police et de gendarmerie lorsque, à l’occasion de fait divers plus ou moins grave ils font référence à l’appartenance supposée à la communauté gitane ou gens du voyage des des personnes mise en cause. Nos multiples démarches n’avaient jusqu’à ce jour pas aboutit . une récente intervention auprès d’une journaliste du MONDE puis le courrier au Préfet de Région nous confirment le bien fondée de cette démarche. La réponse ci jointe du Préfet qui reconnaît l’erreur est claire et devrait être largement connue et diffusée.

Monsieur Hugues PARANT Marseille, le 17/05/2012
Préfet des Bouches-du-Rhône
Préfet de Région
Bd Paul Peytral
13282 Marseille cedex 20

Monsieur le Préfet

Depuis plusieurs années nous ne cessons d’alerter les représentants des médias sur les conditions dont ils rendent compte fréquemment d’un certains nombres de faits délictueux et parfois criminels en mentionnant l’origine des auteurs supposés comme appartenant à la communauté dites « des gens du voyage ». Une telle référence « communautaire » est à la fois contraire aux principes de notre Constitution et relève d’une discrimination manifeste réprimée par la loi.

La dénomination administrative « gens du voyage », au demeurant particulièrement ambiguë, s’applique à des personnes de nationalité française et dont est l’habitat traditionnel est constitué de résidences mobiles (loi du 5 juillet 2000 article 1°). C’est donc de manière abusive et discriminatoire que cette désignation est sans cesse attribuée à divers groupes de citoyens français auxquels sont reconnus une histoire, une culture et des traditions particulières qu’ils soient encore voyageurs ou sédentarisés de longue date. L’expression régulièrement relevée de « gens du voyage sédentarisés » apparaît ainsi comme tout à fait absurde.

Par de-là la faute juridique, ces désignations erronées et sans cesse renouvelées ont des conséquences souvent irréparables sur les différents groupes de familles qui reconnaissent appartenir à une culture tsigane ou roms selon la définition des instances européennes. C’est ainsi que, à travers les média, l’image donnée de ces personnes est outrageusement caricaturée et simplifiée, porte atteinte à leur intégrité et ne fait qu’aggraver les stigmatisations négatives dont ils sont l’objet depuis des siècles. Nous ne pouvons que constater quotidiennement les effets négatifs d’une telle désignation qui conforte ces personnes dans leurs sentiments d’exclusion et de marginalisation.

Lors de nos interpellations régulières des journalistes, ces derniers invoquent pour se justifier, l’origine de leurs informations provenant essentiellement des communiqués des forces de l’ordre, de police ou de gendarmerie. C’est ce qui nous a conduit a envoyer les courriers que vous trouverez ci-joint laissés à ce jour sans réponse .

Les derniers évènements largement relatés par les médias régionaux et nationaux ne font que renforcés les dérives que nous dénonçons. Pour être précis, nous ne mettons aucunement ici en cause le travail indispensable et souvent difficile des différents services de police parfois directement touchés par une criminalité croissante. Nous ne contestons pas davantage le fait que tel ou tel suspect puisse appartenir à un groupe social ou culturel précis. Nous ne pouvons par contre que vivement condamner des supposées appartenances à une communauté nommément désignée.

En conséquence nous vous demandons donc à nouveau expressément de bien vouloir donner les directives nécessaires aux différents services sous votre autorité pour que dorénavant aucune désignation d’appartenance communautaire ne soit mentionnée dans le compte-rendu d’activité des services de police . Nous sommes par ailleurs disposé à vous rencontrer pour vous apporter toutes informations et précisions utiles .

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de nos sentiments respectueux .

L e Président
Jean Paul KOPP


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