L’Etat s’assoit sur le droit

 C’est maintenant devenu  une habitude marseillaise. La Préfecture des Bouches-du-Rhône défie la justice et met en œuvre sa propre conception du droit.
  Depuis quelques  mois des familles Roms, après avoir été expulsées d’un autre quartier de la ville, s’étaient regroupées tant bien que mal au bord d’un talus de la SNCF sous une voie autoroutière dans  le nord de la ville. C’est sur la plainte de la SNCF qui prétextait un danger pour les enfants  que le Tribunal Administratif  a ordonné leur expulsion il y a quelques jours. Le jugement mentionnait toutefois qu’un recours auprès du juge de l’exécution pouvait être demandé afin d ‘obtenir un délai .
Ce recours a été déposé dans les formes requises par l’avocate des familles et une convocation devant le juge de l’exécution était fixée au 10 décembre prochain.
C’est au mépris de cette décision qu’un huissier avec l’appui de la police et de CRS s’est présenté mardi. Après démolition de leurs maigres cabanes, une fois de plus les familles se sont retrouvées à la rue. Quelques unes ont été admises provisoirement au Centre d’hébergement d’urgence avec retour obligatoire en Roumanie. Une dizaine sont au Centre de rétention du Canet avec un OQTF non vérifiable, les  autres qui ont eu le temps d’échapper à la rafle se sont dispersés dans la ville.
 On s’attend dans les prochains jours à d’autres opérations de ce genre.  Malgré le droit, malgré l’hiver, malgré les termes de la  circulaire grands froids qui prétend répondre aux besoins de tous les sans abris  indépendamment de leur  statut  sauf les Roms évidemment
Un campement de 50 Roms évacué
Publié le mercredi 23 novembre 2011 à 09H04
Une compagnie de CRS, des effectifs de la Sécurité publique et de la police aux frontières ont participé hier matin à l’évacuation d’un campement illicite de ressortissants roumains d’origine Rom, installés sur un terrain appartenant à Réseau ferré de France (RFF), au pied de la passerelle autoroutière, à Cap Pinède (2e ).
Au total, ce sont 20 adultes et 25 mineurs ou enfants qui ont été délogés, même s’ils ont ensuite trouvé refuge quelques centaines de mètres plus loin, près du marché aux puces. Le terrain était occupé depuis plusieurs semaines et RFF avait déposé un recours devant le tribunal administratif.
La juridiction s’est finalement prononcée le 9 novembre dernier, ordonnant l’expulsion de cette zone dangereuse, très proche des voies ferrées. Le 15, un avocat défendant les intérêts des Roms avait fait appel de cette décision, pour une nouvelle audience prévue le 8 décembre. Mais l’appel n’étant pas suspensif, les forces de l’ordre ont pu intervenir plus tôt. Deux autres campements, avenue Félix-Zoccola et avenue du capitaine-Gèze (14e ) sont également en attente d’une évacuation. Le tribunal a accordé un délai jusqu’aux vacances de Noël afin de ne pas trop perturber les enfants du camp scolarisés
 
 
 

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