Une hirondelle ne fait pas le printemps mais …..
Depuis quelque temps des responsables politiques semblent prendre en compte la réalité de la présence en France des Roms-Tsiganes et Les conflits ou l’insécurité dont ils seraient à l’origine. Les propos scandaleux du Président de la République envers les Roms et les « gens du voyage » français et la stratégie de bouc émissaire largement développée depuis n‘ont fait que renforcer une attitude de discrimination et de rejet largement répandue dans l’opinion.
Cette stigmatisation permanente semble cependant trouver des limites auprès de certains élus et notamment des maires qui, soucieux de la tranquillité de leurs concitoyens, éprouvent des difficultés concrètes à mettre en œuvre de cette politique. Pour preuve, les débats parlementaires à propos de l’application de la loi du 5 juillet 2000 et la création d’un groupe d’élus chargés de remettre un rapport à l’Assemblée dans les prochains jours. Le premier Ministre semble également se préoccuper du sujet en confiant une mission au Sénateur HERISSON : «… le temps est venu de réévaluer ce régime (la loi de 1969 relative aux gens du voyage) et d’engager sa modernisation …» En octobre 2010, un rapport circonstancié du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable mettait en question le bien fondé de la politique appliquée aux gens du voyage.
Plus récemment une proposition de loi du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale proposait de supprimer la loi de 1969 créant un statut spécifique pour les tsiganes. Intitulé : « proposition de loi visant à mettre fin au traitement discriminatoire des gens du voyage », ce texte répondait ainsi aux revendications de la plupart des associations représentatives des gens du voyage et de tous ceux qui les soutiennent. Si cette proposition n’a pas été retenue par la majorité, on notera avec intérêt que la totalité des élus de gauche l’ont approuvée et que, avec l’appui des certains centristes et l’abstention d’autres, il n’a manqué que quelques voix pour que ce texte soit adopté. La lecture des débats est instructive car elle fait apparaître les inquiétudes de certains élus de la majorité en place.
Plus près du terrain, on note également des signes d’évolution dans le comportement de certains élus locaux vis-à-vis des Roms comme des tsiganes et gens du voyage. Le Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur vient, comme on le verra par ailleurs, de s’engager fermement auprès des associations qui soutiennent les Roms. Dans un autre domaine, on apprend qu’un Comité d’Action pour la reconnaissance du génocide tsigane s’est créé à l’initiative d’un élu communiste de Marseille.
Ces quelques signes d’ouverture n’effacent pas les conséquences d’une politique intolérante envers la communauté Rom que nous condamnons de longue date. Quel que soit le contenu des enquêtes et des rapports en cours, il ne faut pas en attendre des propositions répondant aux souhaits des tsiganes et au respect de leurs droits fondamentaux de citoyens. Seul un changement politique attendu dans un an pourrait permettre d’engager un débat sérieux sur l’avenir des roms tsiganes. Il faudra en reparler au printemps prochain !!!
Marseille 5 mars 2011-02-27
Alain FOUREST