Bilan des lois sur l’accueil des gens du voyage dans la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Née au printemps 2003, l’association Rencontres Tsiganes s’est donne pour but de lutter, avec les intéressés eux-mêmes, contre les discriminations et pour l’application de leurs droits de citoyens en vertu des principes républicains d’égalité de tous devant la loi. Faire connaître la situation de l’accueil des « gens du voyage » dans la région, puis prendre une part active à la mis en application de la loi du 5 juillet 2000, telles furent les premières initiatives de l’association.
Dix ans après, il nous est donc apparu nécessaire de dresser un bilan sans concession sur les effets pratiques de cette législation et sur les évolutions qui pourraient apparaître utiles de proposer.
On rappellera que le vote de cette loi avait à l’époque, soulevé parmi les voyageurs, un assez grand espoir. Pour les militants associatifs défenseurs des droits, ce texte apparaissait également comme une étape importante vers la reconnaissance d’une pleine citoyenneté au bénéfice d’une communauté trop longtemps méconnue et rejetée.
Pour nous tous, la désillusion d’aujourd’hui est à la mesure de l’espoir créé il y a dix ans. Comme on le verra, le constat est en effet accablant et nous conduit à nous interroger sur le sens de notre action.
-Cette loi était-elle juste et répondait-elle aux besoins des intéressés ?
-Pourquoi , en particulier dans la région, a-t-elle été si généralement mise en cause par ceux qui étaient en charge de l’appliquer ?
-Une loi, si juste soit-elle, peut-elle suffire à changer les comportements des uns et de autres et comment agir plus efficacement pour que la règle républicaine soit partout respectée ?
C’est pour tenter de répondre à de telles questions que nous avons rédigé un document de synthèse qui sera présenté à la presse et à l’opinion publique le 21 mai prochain à ARLES. Dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, le bilan de cette loi est particulièrement négatif comme on le démontrera lors de cette manifestation avec le témoignage des nombreux voyageurs ou sédentaires qui partagent avec nous nos inquiétudes et nos combats depuis 8 ans.
Marseille le 10 mai 2010
Alain FOUREST