En juillet l’un de nos membres nous signalait les propos tenues par Madame Simone Weil lors d’une intervention télévisée le 19 juillet dernier. Alors que le journaliste la questionnait à l’occasion de la journée commémorative de la déportation sur le sort réservé aux juifs elle a rappelé avec une vive insistance sur la présence dans les camps d’extermination d’une important communauté de tsiganes. Il faut savoir gré à Madame Simone Weil de se rappel de ce point d’histoire trop souvent oublié. De nombreux ouvrages et études historiques ont pourtant été publiés sur le sujet mais hélas connus des spécialistes. On citera en particulier SAMUDARIPEN ou le génocide Tsigane de Claire Auzias ou encore l’ouvrage très complet de Guenter Léwy : la persécution des Tsiganes par les Nazis . Rappelons que tous les spécialistes estiment à 500 000 le nombre de tsiganes exterminés durant cette sombre période de notre histoire récente.
Pour contribuer à combler ce ‘trou de mémoire’ collectif notre association s’est engagée a contribuer au travail historique et pédagogique engagé à Aix les Milles par la fondation animée par Alain Chouraqui. Une prochaine réunion de travail doit permettre de fixer les conditions et les moyens de cette collaboration.
Marseille le 31 juillet 2009
Madame Simone WEIL
Présidente de la Fondation
pour la mémoire de la Shoah
10 avenue Percier
75008 PARIS
Madame la Présidente,
L’un de nos membres, Monsieur Louis Vallon, nous a relaté avec émotion votre intervention lors d’une récente émission de télévision. Vous avez, avec, beaucoup de conviction, rappelé à votre interlocuteur que la communauté juive n’était pas la seule à avoir subi les atrocités du régime nazi. Parmi vous, dans les camps, de nombreuses familles tsiganes originaires de toute l’Europe avaient subi le même sort dramatique.
Une telle information de votre part est, pour tous les tsiganes et tous ceux qui les soutiennent, particulièrement encourageante et mériterait d’être largement connue et reconnue par nos concitoyens. Nous sommes en effet de plus en plus inquiets devant la multiplication, en France comme en Europe, des « trous de mémoire » qui s’accompagnent d’un rejet croissant de la communauté tsigane dans sa diversité.
En France, malgré une législation sensée être protectrice de cette minorité, il ne se passe pas de jour sans que nous soyons les témoins de cet ostracisme qui, sous couvert d’égalitarisme, exacerbe les tensions entre les uns et les autres. Vous trouverez sur notre site internet les multiples exemples qui expliquent notre inquiétude.
Depuis quelques années déjà nous avons heureusement trouvé auprès d’Alain Chouraqui animateur du projet de Mémorial des Milles à Aix-en-Provence un interlocuteur particulièrement sensible. Il a accepté de nous associer à cet ambitieux projet afin qu’apparaissent les éléments du génocide des tsiganes et nous lui fournissons les informations dont nous disposons. Nous serions particulièrement satisfaits que vous acceptiez d’apporter votre contribution à cette démarche sous la forme que vous jugeriez la plus judicieuse.
Nous vous prions d’agréer, Madame la Présidente l’expression de notre très haute considération.
Le président
Alain FOUREST