Un président reconduit

Cette re-nommination annoncée par la Gazette des Communes reflète une fois de plus le mépris du gouvernement vis-à-vis de la communauté des gens du voyage.

Après deux ans de silence administratif les représentants des associations au sein de la commission nationale des gens du voyage étaient en droit d’attendre un peu plus de considération. Ce président « renommé » avait réussi par son double langage à rassembler contre lui la méfiance sinon l’hostilité de la communauté des gens du voyage. Le rapport qu’il avait transmis il y a un an au Premier Ministre constatait l’échec de la mise en application de la loi du 5 juillet 2000 mais ne faisait aucune proposition sérieuse. Il proposait par exemple d’assimiler à des Rave party les rassemblements des groupes évangélistes.

La même article de la Gazette des Communes annonce le rattachement de la commission au Ministère des affaires sociales. Une telle décision ne peut se comprendre que comme un nouveau recul du droit . Les questions essentielles posées par les voyageurs concernent le droit de stationner, d’aller et de venir, le droit au logement, le droit d’être des citoyens reconnus etc….Ils n’attendent pas de compassion et ne demandent pas à être des assistés sociaux.

LA GAZETTE DES COMMUNES

Pierre Hérisson présente les priorités de la commission des gens du voyage.

La Commission nationale consultative des gens du voyage, depuis un décret du 6 juin dernier, est passée sous la coupe du ministère des Affaires sociales.
«Nous continuerons à travailler pour que les gens du voyage puissent disposer des mêmes droits que les autres citoyens, notamment en ce qui concerne le droit de vote et les assurances», déclare le sénateur Pierre Hérisson reconduit par le Premier ministre à la tête de cette commission dont les membres seront nommés au cours de l’été.
«Nous devons tenir compte des évolutions de la société et nous pencher sur la question des terrains familiaux propriété de voyageurs qui correspondent à un véritable besoin de sédentarisation ou de semi sédentarisation», précise t-il en rappelant que la loi sur logement permet dorénavant de viabiliser les parcelles attenantes aux bancs communaux.
«Les maires ne peuvent refuser ni l’électricité quand des contrats sont passés avec les opérateurs, ni l’eau et l’assainissement quand les réseaux passent à proximité de la parcelle. Il faut autant que possible traiter d’un côté ces terrains familiaux et les aires d’accueil permanentes pour les familles circulant seules comme dans le cadre du logement et d’un autre côté les grands passages qui constitue un phénomène à part lié à des manifestations économiques culturelles et religieuses», insiste l’élu, très sensible à ces questions d’urbanisme car en charge de ce dossier au sein de l’Association des maires de France (AMF).
Deux terrains par département.
Il préconise la réalisation de deux terrains de grands passages par départements et par ailleurs la poursuite des efforts concernant les aires d’accueil permanentes. «La moitié des emplacements sont en chantiers. Les communes doivent réaliser les 20.000 places qui manquent encore, avec l’aide de l’Etat pour celles qui ont été retardées contre la volonté des élus, sur les propres deniers pour celles qui n’ont aucunes excuses», martèle-t-il en rappelant que la loi prévoit que le préfet peut se substituer au maire et réaliser l’aire d’accueil aux frais des municipalités réfractaires.
Olivier Berthelin


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