IDENTITE,DIVERSITE, CULTURE

{{ {{{Identité, diversité et culture ( encore !)}}} }}

Le rapport remis par Monsieur Yazid SABEG au Président de la République sur les moyens de lutter contre les discriminations et promouvoir la diversité et le rapport annuel de la HALDE viennent relancer la controverse sur la position de la France qui, dans sa constitution ne reconnaît pas la « diversité » des origines. Ce débat concerne en priorité tous ceux que l’on regroupe sous le terme d’immigrés mais aussi les français originaires ou vivant dans les départements et territoires d’outre mer. Les récents évènements en Guadeloupe et en Martinique ont mis en évidence que la question de l’identité ne pouvait se confondre avec l’appartenance à une culture et à une histoire. Ne pas reconnaître cette revendication de la « diversité » peut conduire à des incompréhensions et des conflits insurmontables.

Il faut alors s’interroger sur le sens de ce débat pour les tsiganes présents sur notre territoire depuis parfois plusieurs siècles et qui, pour la plupart, revendiquent haut et fort leur identité française sans pour autant renoncer à leur culture et leur propre histoire. On notera d’ailleurs l’ambiguïté de la situation qui, tournant le dos aux principes constitutionnels affirmés, tolère un cadre législatif spécifique pour ceux que l’on désigne pudiquement par le terme ‘gens du voyage’. A l’évidence, le principe d’égalité trouve là une curieuse exception .

Les Tsiganes français, dans leur diversité, revendiquent aujourd’hui leur identité administrative française mais aussi leur appartenance à une culture transnationale qui, à travers des siècles, a su résister à toutes les formes de menaces et d’exterminations. Le multiculturalisme serait-il un obstacle au progrès, à la modernité, à la capacité de vivre ensemble et de construire un monde plus solidaire et plus juste ?

Au-delà des clichés, les valeurs essentielles de la culture tsigane trop souvent méconnues, nous prouvent le contraire : L’indéfectible solidarité familiale, la remarquable capacité à s’adapter aux circonstances économiques et sociale, le choix de la liberté d’aller et de venir, le sens de la fête et la croyance en un avenir meilleur, autant de signes de reconnaissance qui pourraient être largement partagés. C’est ce que rappelle Patrick CHAMOISEAU écrivain martiniquais lorsqu’il écrit : « Il nous faut une reformulation imaginante nourrie de l’identification des valeurs et des symboles que l’on partage ….. et Joël NANKIN fondateur du collectif guadeloupéen Akiyo précise : « On ne peut pas demander aux gens de se prendre en charge tant qu’ils ne sont pas emplis d’eux-mêmes et de leur propre histoire »

L’éloge de la diversité pourrait trouver ainsi un terrain d’application idéal pour peu que l’on renonce collectivement à tous les préjugés et les discours de rejet dont les tsiganes sont régulièrement affublés ; pour peu aussi que les lois discriminantes dont ils sont l’objet soient reconsidérées et qu’ils bénéficient de leur pleine citoyenneté.

Pour sa part L’association Rencontres Tsiganes poursuivra, avec d’autres, son travail d’information et de mise en relation afin de lutter contre des préjugés toujours vivaces et mettre en valeur les cultures vivantes .

Marseille le 17/05/2009 Alain FOUREST


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