{{ {{{L’hippodrome de la Durance à Oraison panse ses blessures}}} }}
LA PROVENCE Publié le lundi 25 août 2008 à 08H30
La colère mais surtout l’incompréhension se lisent encore dans le regard du président Jacques Crémadès, trois semaines après que 200 caravanes des gens du voyage « évangélistes » ont pris d’assaut l’hippodrome. Délogés par la force et légalement sur réquisition du préfet des Alpes-de-Haute-Provence le jour de la Saint-Jacques, soit le 25 juillet, la remise en état des lieux s’avère coûteuse.
{{La piste a souffert}}
« Pour nous, le plus important c’est la piste en herbe qui est en quelque sorte notre outil de travail. Nous n’avons pas pu l’arroser tant que ces gens étaient là. D’autre part, le va-et-vient incessant des voitures, fourgons et autres 4×4 sur la pelouse nous a fait craindre le pire: à savoir annuler notre dernière réunion prévue le 7 septembre prochain », précise Jacques Crémadès qui ajoute : « mais aujourd’hui, je peux dire que les courses auront bien lieu dans moins de trois semaines. »
Il faut dire que la société hippique a fait venir un « décompacteur » depuis le centre d’entraînement hippique de Calas (Bdr), un appareil qui enfonce dans la terre des tiges d’acier à une profondeur de 20cm et qui permet de l’aérer. Ensuite on a semé à nouveau le gazon à l’aide d’un appareil regarnisseur. La facture n’est pas encore parvenue, mais elle sera lourde.
Il a d’abord fallu nettoyer car ces gens ont laissé les lieux dans un état de saleté repoussant, contrairement à ce qu’ils ont déclaré. Ajoutez le remplacement d’une dizaine d’arroseurs, de piquets de piste, la location de deux tracteurs, la réfection des lignes téléphoniques arrachées, les robinets d’eau cassés, le grillage éventré, la note devrait avoisiner au moins les dix-mille euros…
Avant de retourner « bichonner » sa piste en herbe, le président Crémadès a tenu à rendre hommage au maire d’Oraison Michel Vittenet « pour le courage qu’il a montré en affrontant à trois reprises ces occupants. La communauté de communes Ilo a montré aussi son efficacité puisque le soir-même du départ des gens du voyage, des équipes de nettoyage se sont mises en place afin d’enlever graffitis, poubelles et excréments qui jonchaient l’hippodrome. »
Enfin, le président de la société hippique a remercié tous les particuliers qui se sont manifestés spontanément pour proposer leur aide. « Tout sera impeccable le 7 septembre, faites-moi confiance » a conclu Jacques Crémadès.
————————————————————————————————————————
{{Le commentaire de Michel Vittenet, maire d’Oraison}}
« Ça ne fait plaisir à personne de voir les efforts de tout un groupe de bénévoles et de la commune anéantis en quelques jours seulementet de constater dans quel état ces gens du voyage ont laissé l’hippodrome… »
Michel Vittenet a d’ores et déjà pris des contacts et demandé des devis afin qu’une telle situation ne puisse pas se reproduire. « À Istres, la commune a eu le même problème et des portiques très fiables ont été placés avec succès. La dépense sera peut-être un peu lourde mais nous n’avons pas le choix si nous voulons une solution de protection efficace », a conclu le maire d’Oraison.
Par Roberto Figaroli ( rfigaroli@laprovence-presse.fr )
{{ {{{La base de loisirs envahie par trois cents caravanes
}}} }}
La police n’a rien pu faire pour éviter un afflux massif de gens du voyage au Port aux Cerises, l’une des deux bases de loisirs du département.
LE PARISIEN Céline Carez | 26.08.2008
LE PORT aux Cerises de Draveil a opéré sa mue en camping géant genre Palavas-les-Flots avec à perte de vue les toits blancs de caravanes… La base de loisirs a été envahie par les gens du voyage pour un rassemblement de l’Eglise évangélique. Les joggeurs et les familles qui pique-niquaient ont vu déferler mille fidèles, quatre cent cinquante voitures, tentes, camions, caravanes, un chapiteau à monter pour les messes, des quads, quelques poules et dindons et un pasteur en chemise et en jean quelque peu virulent.
Hier, Jacques Reiller, le nouveau préfet, Jean-Jacques Lejeune, conseiller régional et président de la base de loisirs, et Pierre Gassin, son directeur, étaient encore en train de s’arracher les cheveux pour trouver une solution.
« On est chassé de partout. On va rester ! »
Tout a commencé dimanche. Sans préavis, trois cents caravanes envahissent Draveil et rentrent à dans la base, s’installant autour de l’étang. « La police est restée impuissante. Qu’est-ce que vous pouvez faire devant un tel afflux de véhicules ? Ou vous les laissez entrer ou vous paralysez la ville », résume une source proche du dossier. Hier, le pasteur Marcel Miquel, portable collé à l’oreille, trônant au centre du camping, se montrait menaçant, entouré de sa garde rapprochée : « On est chassé de partout. Nous sommes des citoyens, français. On paye des impôts ! On va rester ! »
« On a un vrai problème », reconnaissait Jean-Jacques Lejeune. « Que faire avec les gens du voyage ? » L’aire des gens du voyage de Lisses leur a été proposée. « Trop petit, réfute Marcel Miquel. On ne peut mettre que soixante-dix caravanes. »
Hier, un référé demandant leur départ a été demandé par Jean-Jacques Lejeune. Un courrier a été adressé au préfet demandant l’application de la loi du 5 mars 2007 visant l’expulsion. « Enfin, il faudrait dix compagnies de CRS pour les déloger », ironise un policier. Une médiation sera engagée avec une association. Pierre Gassin, sur place depuis dimanche matin, reconnaît le manque d’installations pour les gens du voyage « Chaque commune se renvoie la balle » , mais s’inquiète des dégâts : « Les pelouses sont déjà abîmées. Les allées piétonnières déjà trempées par la pluie seront achevées par les allées et venues de leurs camionnettes. Qui va payer ? »
Mais le directeur pointe aussi les problèmes de sécurité, de salubrité et d’hygiène. « Nous craignons surtout les accidents. »
Jean-Jacques Lejeune ne mâche pas ses mots : « La base de loisirs de Draveil est un lieu public d’accueil des Franciliens. Nous recevons beaucoup d’enfants et de familles, plutôt défavorisés, qui n’ont pas la chance de partir en vacances. {{Alors l’arrivée de ces trois cents caravanes paralysant la base, c’est moralement indécent. »}}