A a suite des mulitples interventions du collectif de soutien aux Roms, Il semblerait que des élus de Marseille comme le représentant du Prefet aient enfin compris ie caractère absurde, inhumain et dangereux de ces expulsions sans solutions pour toutes ces famlles qui se rgroupent un peu plus loin inquiétants à juste titre le voisinage. Cette prise de conscience publique doit être suivie sans délai de mesures concrètes qui tardent à venir. On lira cidessous le dernier communiqué du collectif ainsi qu’un témoignage éloquent sur le retour humanitaire de l’ANAEM à Saint-Etienne.
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COMMUNIQUE DE PRESSE}}
Marseille, le 20 mai 2008
Nos associations interviennent régulièrement auprès de familles roms à Marseille, dont certaines originaires de Roumanie vivent dans des immeubles squattés dans le 3ème arrondissement.
Jeudi 15 mai, les services de police ont procédé à l’expulsion de trois sites de la rue Felix Pyat, occupés depuis des mois par plusieurs familles. 67 personnes présentes sur un terrain, et 20 sur un autre, dont 35 enfants et 6 femmes enceintes, ont donc été contraintes à quitter les lieux par la police. Après discussion entre nos associations et les services de la ville, ces derniers ont proposé un hébergement pour une durée de 48h à l’UHU de la Madrague Ville. Cette solution tardive, non pérenne et non préparée, a été déclinée par les familles, qui se sont à nouveau dispersées dans la ville. Nous avons été confrontés, une fois de plus, à la détresse des familles et des enfants qui perdent tout repère, y compris la possibilité d’aller à l’école.
Aujourd’hui, une concertation entre la ville, l’Etat, et nos associations, s’amorce. Nos associations prennent acte de la volonté affichée des acteurs institutionnels de traiter la question de la présence des Roms sur notre territoire. Nous espérons que ce travail pourra aboutir à des solutions plus adaptées.
Nous continuons néanmoins à alerter les autorités sur les conséquences socio-sanitaires qui découlent de chaque expulsion de ces familles, sans mesure de relogement. En outre, nous rappelons que leur dispersion compromet le travail d’accompagnement effectué par nos associations.
Médecins du Monde, Rencontres Tsiganes, la Fondation Abbé Pierre, la CIMADE, le MRAP, la Ligue des Droits de l’Homme, et Osiris demandons que l’effort de concertation engagé se poursuive pour aboutir dans les plus brefs délais à des solutions de relogement dans le respect des droits humains et de la législation.
Contact :
Médecins du Monde: Mission France Marseille. 04 95 04 56 03 – mf.marseille@medecinsdumonde.net
Rencontres Tsiganes : 04 91 31 31 27 – rencontrestsiganes@wanadoo.fr
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MAIS COMMENT FONT-ILS ?}}} }}
Un témoignage d’ Anne-Sara Le Cardiet
Saint Etienne, Mardi 3 juin 2008, 5h15.
Marie Pierre et moi arrivons au squat de Montplaisir, curieuses de savoir qui part avec l’ANAEM (pourquoi ils partent ? on s’en doute un peu).
Doucement, un groupe de personnes se forme à l’entrée du squat. Certains, habillés spécialement pour l’occasion, traînent d’énormes sacs sur le trottoir, tandis que d’autres, venus en France pour quelques jours seulement, n’ont aucun bagage. Tous se préparent tranquillement, l’ambiance est plutôt détendue.
Aujourd’hui, environs 40 personnes partent avec l’ANAEM. Le bus devrait être arrivé depuis 5h… mais ce n’est que vers 6h que Madame ANAEM (« je fais mon travail, je suis payée mais surtout je ne réfléchis pas à ce que je fais ») arrive pour organiser tout cela. Peut-être recevra t-elle une prime de rentabilité ? Après tout, ce serait normal, c’est bien grâce à elle, entre autres, que certains pourront se vanter d’être parvenu à leurs quotas…Et puis, ce n’est quand même pas simple, quand on ne parle ni le roumain ni le tsigane, de convaincre autant de personnes (certaines ne comprenant pas un mot de français) de partir avec l’ANAEM.
Pour ce départ, certains sont venus de Clermont, d’Espagne, et même de Roumanie… pour repartir en Roumanie…et toucher 300 euros. Bon, un peu moins, car il était convenu qu’un transport soit organisé jusqu’à Timisoara (grande ville de la région dont majorité des partants sont originaires). Finalement, tous apprennent ce matin là que leur transport s’arrêtera à Bucarest…Chacun devra donc utiliser une partie de la somme qui lui sera remise pour payer le bus jusqu’à son village, mais bon, comme dit Madame ANAEM « après tout, on leur donne de l’argent ! ».
Le plus étonnant ce matin, ce n’est pas que madame ANAEM n’ait pas changé, mais bien cette scène assez terrible qui se déroule devant nos yeux : la majorité des personnes qui partent ont le sourire. La plupart d’entre elles, je ne les connais pas. Nombreux sont venus spécialement pour repartir, et bien sûr sont ravis de pouvoir rentrer en Roumanie aux frais de la France, et en plus de recevoir à leur arrivée plus, que ce qu’ils n’auraient gagné en travaillant 1 mois en Roumanie.
Lors du premier départ organisé par l’ANAEM en septembre, tous partaient découragés, certains même en pleurs, contraints d’accepter cette proposition malhonnête que leur faisait la France, après les avoir inondés d’OQTF et de pressions policières.
Hier, ce que j’ai vu, finalement, ce sont des gens incroyables, qui n’ont tellement rien d’autre à quoi se raccrocher que leur famille, qu’ils acceptent tout ce qu’on leur propose, et s’adaptent avec le sourire à cette solution qui n’en est pas une. Comment font-ils ?
Si ça, ce n’est pas une richesse !
Il était plus de 7h lorsqu’ils sont montés dans le bus, pour un nouveau départ ??? Direction Lyon St- Exupéry, puis vol vers Bucarest.
Au sujet de l’ANAEM, je ne sais pas comment est financée l’ANAEM, mais …
Il est quand même assez contradictoire de voir tout cet argent mal utilisé, et en même temps, des étrangers qui sont en difficultés pour travailler en France avec un contrat en règle, souvent parce que les employeurs refusent de régler la taxe due à l’ANAEM (qui vaut presque les 3⁄4 du salaire net perçu par le salarié).
Un exemple de l’absurdité de ce système : dans le bus de l’ANAEM, un jeune déjà expulsé plusieurs fois via des passages en centre de rétention, qui, en France, travaille assez régulièrement au noir ou vend le journal « sans abris ». Tout l’argent dépensé par la France pour être sûre qu’il dégage (frais en centre de rétention administrative, frais de transport et de personnel multipliés par autant de voyage qu’il a fait…) n’aurait-il pas pu être utilisé pour un accompagnement pour une recherche d’emploi, par exemple ?
Il faut savoir que cette situation n’est pas un cas isolé.