{{ {{{De la part de l’ENAR Italie (réseau européen contre le racisme),}}} }}
à soutenir face à ce scandale
amitiés
Cher(e)s ami(e)s,
en Italie la haine contre les Roma, Sinti et gens de voyage est désormais devenue une véritable pogrom. En 72 heures, au moins 7 attaques avec cocktail Molotov contre les camps; attaques avec bâtons et pierres contre le personnes. Milliers des personnes ont abandonnée les camps pour se sauver ; une politique de « terre brulée », c’est-à-dire mettre le feu aux habitations abandonnées pour empêcher le retour, est mise en place par le « bons citoyens » Italiens. La nuit passée, incursions policières avec des centaines d’arrestations. Plus grave du tout, la construction politique et médiatique de l’ « émergence Roma », c’est-à-dire d’une menace à la sécurité publique portée par un groupe ethnique : le racisme pur et simple. On est pas loin des lois raciales.
On a besoin que la voix des antiracistes, et en première lieu la voix des organisations des Roma, Sinti et gens de voyages se lève. On a besoin de montrer au Gouvernement Italien que le Roma et Sinti en Italie ne sont pas seul(e)s. Je vous demande de faire circuler l’information et d’envoyer – et inviter à envoyer – des mail pour exprimer votre préoccupation pour la situation en Italie au Ministre de l’Intérieur, M. Roberto Maroni (roberto.maroni@interno.it ). Pas besoin de long discours politique : il suffit de lui faire savoir que les ONG d’Europe sont attentives à l’Italie. Et naturellement, utiliser tous les instruments de communication et de lobbying que vous avez.
Merci de votre aide
{{ {{{En Italie, un climat de chasse à l’étranger}}} }}
ROME CORRESPONDANCE
L’Italie ne procédera pas à des » expulsions de masse » d’immigrés en situation irrégulière. Le ministre de l’intérieur, Roberto Maroni, s’est senti obligé de le préciser, jeudi 15 mai, après une journée où la question de l’immigration et des Roms, les Tziganes d’origine roumaine, a monopolisé les débats.
A la » une » des journaux, le matin, on pouvait voir les photos des incendies de camps de Roms à Ponticelli, près de Naples, à la suite d’une tentative de rapt d’un bébé italien de la part d’une Tzigane. Dans l’après-midi, le chef de la police criminelle Francesco Gratteri annonçait les résultats d’une vaste opération contre le crime lié à l’immigration clandestine : dans neuf régions du pays, 383 personnes dont 268 étrangers, essentiellement originaires de Roumanie et des pays du Maghreb, ont été interpellés pour trafic de drogue, exploitation de l’immigration clandestine, vols et proxénétise. Une cinquantaine d’étrangers ont été expulsés. 65 autres ont été placés dans des centres de rétention.
Dans la soirée, la télévision diffusait les images de la descente nocturne de la police municipale de Rome dans le plus grand camp Rom de la ville. Un climat de chasse à l’étranger semble s’installer alors que le gouvernement prépare un tour de vis contre l’immigration. Le paquet de mesures sur la sécurité devrait être approuvé lors du premier conseil des ministres qui se tiendra la semaine prochaine à Naples. Selon la presse, il devrait prévoir le nouveau délit d’immigration clandestine, le test ADN pour les regroupements familiaux ainsi que la justification d’un revenu et d’un logement décent sous peine d’un rapatriement dans le pays d’origine. La loi, dit-on, viserait principalement les Roms. Lesquels sont 160 000 en Italie. Un » commissaire » aux Roms sera nommé à Milan, Naples et Rome. Une mesure annoncée après la rencontre entre le ministre Maroni et son homologue roumain Cristian David, dépêché à Rome après que Bucarest s’est émue de la dérive xénophobe en Italie. Tout semble réglé. Les rapports entre les deux pays sont » excellents « , a déclaré M. David. La création d’une commission paritaire pour une coopération policière renforcée est envisagée. Mercredi, le premier ministre roumain assurait à ses compatriotes que le paquet législatif italien ne les ciblait pas.
Salvatore Aloïse
{{{ {{Le nouveau gouvernement italien s’attaque à l’immigration clandestine
}} }}}
Un arsenal de mesures va être présenté dans les prochains jours lors du premier conseil des ministres du gouvernement Berlusconi. { {{Les Roms sont particulièrement visés}} }
Comme promis pendant la campagne électorale, le premier acte du nouveau gouvernement italien sera un tour de vis en matière de lutte contre l’insécurité et contre l’immigration clandestine, deux phénomènes étroitement liés dans l’esprit du nouveau ministre de l’intérieur, Roberto Maroni, l’un des principaux dirigeants de la Ligue du Nord. Celui-ci devait réunir ses collègues de la défense, de la justice et des affaires étrangères, mardi 13 mai à Rome, pour discuter les derniers détails du » paquet sécurité « , un arsenal de mesures qui doit être soumis dans les prochains jours au premier conseil des ministres présidé par Silvio Berlusconi.
Le dispositif, préparé par l’avocat du Cavaliere, Nicolo Ghedini, prévoit, selon les indiscrétions de la presse, un renforcement des peines existantes et la définition de nouveaux délits, parmi lesquels celui d’ » immigration clandestine « . Il est notamment envisagé de transformer les centres de rétention temporaire pour étrangers (CPT) en centres de détention provisoire. » Les citoyens italiens n’ont pas réclamé par leur vote un comportement raciste ou xénophobe mais une attitude de fermeté de la part du gouvernement Berlusconi « , a expliqué Franco Frattini, l’ex-commissaire européen responsable pour les questions d’immigration, aujourd’hui chef de la diplomatie italienne.
Les mesures à l’étude visent à empêcher l’arrivée de nouveaux migrants clandestins, y compris d’Europe de l’Est. L’idée émise par M. Maroni de recourir à la marine pour repousser au large de la Sicile les embarcations venues d’Afrique a suscité un tollé. Mais l’Italie devrait recourir à nouveau aux vols charters pour le rapatriement immédiat des clandestins. Et une attention spécifique sera portée à » l’immigration communautaire « , provenant d’autres pays de l’Union européenne.
Les Roumains, { {{et plus particulièrement les Roms, sont dans le collimateur du gouvernement.}} } Près de 600 000 Roumains sont installés en Italie selon l’ONG catholique Caritas, et les camps de nomades d’origine tzigane se sont multipliés à la périphérie des villes depuis l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne. Déjà en octobre 2007, à la suite du meurtre d’une femme à Rome, le gouvernement de centre gauche avait pris un décret d’expulsion visant surtout les citoyens roumains. Ces dernières semaines, plusieurs faits divers impliquant des Roms ont encore accru le sentiment d’insécurité dans la population.
Faute d’obtenir, comme le souhaite la Ligue du Nord, la suspension des accords de Schengen sur la libre circulation à l’intérieur de l’Union, l’Italie s’apprête à faire une lecture restrictive des directives européennes prévoyant l’expulsion des étrangers membres de l’UE ayant commis un délit ou n’ayant pas de moyens de subsistance. Plusieurs communes du nord de l’Italie, gérées par la Ligue du Nord mais aussi par le centre gauche, conditionnent déjà l’attribution des certificats de résidence à un revenu minimum et à un logement décent, ce qui pénalise la communauté tzigane.
Bucarest a envoyé » en urgence » son ministre de l’intérieur à Rome pour s’entretenir avec son nouvel homologue italien. » Nous ne permettrons pas que les intérêts des Roumains honnêtes de la Péninsule soient lésés et que naissent des sentiments anti-roumains et xénophobes dans la Péninsule « , ont déclaré, lundi, les autorités de Bucarest, en précisant que les travailleurs roumains contribuaient pour 1 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Italie.
» On ne peut pas dire du jour au lendemain qu’on n’a plus besoin des immigrés « , a averti le cardinal Renato Martino, président du conseil pontifical pour la justice et la paix. Le Vatican, comme les ONG, critique sévèrement le » délit d’immigration clandestine « , d’autant que la plupart des sans-papiers ont un emploi. Selon une étude, publiée lundi, de l’université Bicocca de Milan, il y aurait au moins 650 000 travailleurs en situation irrégulière en Italie. En 2007, sur 724 000 demandes de régularisation présentées par des employeurs, seules 170 000 ont été satisfaites.
Jean-Jacques Bozonnet