Comme chaque année, plusieurs milliers de tsiganes voyageurs venant de toute la France mais aussi d’autres pays voisins, se rassembleront dans cette petite commune de notre région pour manifester leur foi mais aussi leur attachement à leurs traditions culturelles et familiales. Nombreux sont ceux qui ne pouvant plus voyager retrouvent, à cette occasion , pour quelques jours, leur « camping » et leur mode de vie traditionnelle. Le carcatère spectaculaire d’un tel rassemblement et la curiosité toujours renouvelée pour « le peuple des gitans » attirent également de nombreux touristes au risque de brouiller le sens du pélerinage et du rassemblement.
Depuis plusieurs années dèjà nous dénonçons les conditions dans lesquelles ces familles sont acueillies: insuffisance des terrains de stationnement; pas d’équipement sanitaire et d’hygiène; prix exhorbitant des places de camping , risques multiples notatment d’incendie etc… Chaque année la mairie annonce des améliorations qui ne viennent pas et dès la fête passée les tsiganes sont jugés indésirables.
On rappellera que, d’après la loi du 5 juillet 2000, ce type de « grand rassemblement » est sous la responsabilité de l’Etat qui doit prévoir et organiser des conditions d’accueil satisfaisantes. Nous avons à nouveau rappelé au Préfet sa responsablité et nous l’avons invité à venir sur place se rendre compte de la situation.
Des dates à retenir:
Mercredi 21 mai : cérémonie du souvenir au camp de Salier à l’initiative de l’association SAMUDARIPEN
Vendredi 23 mai à 14h : Assemblée générale de l’ANGVC ( Association Nationale des Gens du Voyage Catholiques)
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« L’Eglise des voyageurs » s’adapte aux temps nouveaux}}} }}
LA CROIX 07 /0 4/08
L’aumônerie catholique des gens du voyage tenait, du 4 au 6 avril, son congrès national
«Il n’y a pas l’Église des voyageurs et l’Église des gadjé (1). L’Église est une, sainte, catholique et apostolique. Il faut réussir à créer une communauté chrétienne unie et soudée », lance un homme monté sur le podium, dans la grande salle du centre de pèlerinage de Benoîte-Vaux, dans la Meuse.
Nous sommes au congrès national de l’aumônerie des gens du voyage, qui a lieu tous les deux ans en un lieu différent. Désignés par toute la communauté catholique, environ 200 responsables diocésains de toute la France, voyageurs et gadjé, y étaient réunis du vendredi 4 au dimanche 6 avril pour des séances de mise en commun de ce qu’ils vivent localement (notamment dans les mini-congrès régionaux), et de leurs projets pour les deux années à venir, entrecoupés de moments religieux (procession, prière, messe) et conviviaux.
Samedi après-midi, c’est un principe, seuls les voyageurs prennent la parole. Le thème choisi pour cette édition : « Peuple du voyage, garde confiance, Dieu t’aime ». « On a tous des moments de doute, mais on se rappelle tous les jours la confiance que Dieu nous a donnée. On met notre confiance dans un avenir où nos enfants apprennent à lire et écrire, où l’on respecte davantage la planète », affirme un délégué de Tours.
Recul de la foi et concurrence des évangéliques
« Nous avons un ami à l’hôpital depuis trois mois. Notre groupe de prière s’y réunit à 90 tous les mercredis, l’hôpital nous a prêté une salle », raconte une religieuse tsigane de la Haute-Saône. Ainsi, les témoignages de foi et de nombreuses pensées pour des malades dominent, ponctués de chants.
« On a besoin de moments comme ça pour se souvenir que l’on fait partie d’une aumônerie nationale, que l’on n’est pas seuls », commente le P. Olivier Dumas, aumônier national des gens du voyage et lui-même manouche (c’est d’ailleurs l’un des trois seuls prêtres en France à être de la communauté des gens du voyage).
S’il juge l’aumônerie des gens du voyage dynamique, avec ses écoles de la foi, les célébrations qu’elle organise en plein air ou sous chapiteau, ses chorales, temps de prière, partenariats avec des organismes non tsiganes, il est aussi inquiet de la défection des rangs de l’Église catholique au profit des mouvements évangéliques, et du recul de la foi, au même titre que dans le reste de la société.
Manque de bénévoles
« On se sent un peu seuls, pratiquants catholiques, au sein même des gens du voyage », confirme Sonia, mère de famille, dont le port d’attache est en Meuse, et qui fréquente la paroisse de son secteur. « La foi se perd quand on se sédentarise, que l’on va moins aux pèlerinages d’été, comme aux Saintes-Maries-de-la-Mer, mais voyager coûte cher », poursuit Jean-Dominique, son mari.
Le couple est très reconnaissant envers leur aumônier, qui vient tous les mercredis faire le catéchisme à leurs enfants, et prie régulièrement avec eux, parfois au cours de veillées. « C’est quelqu’un de précieux. Sans lui, on aurait du mal à avancer, surtout l’hiver, quand on n’est pas en pèlerinage. Il est toujours à l’écoute, et même s’il est gadjo, on se comprend totalement. »
Celui-ci, Claude Demarcq, diacre, regrette le manque de bénévoles en Meuse pour organiser les temps de prière avec les familles, sur les terrains. « Les gadjé sont déjà très sollicités ailleurs, et ils ont peut-être des craintes vis-à-vis du monde du voyage. Les voyageurs, eux, ont parfois peur de ne pas y arriver. Mais il faudrait qu’ils puissent prendre plus de responsabilités au sein de l’aumônerie », estime-t-il.
C’est le cas dans le diocèse de Strasbourg, où depuis quelques années un voyageur, Rosino Hoffmann, est, à la demande de l’archevêque, coopérateur en pastorale, rémunéré par le diocèse pour animer le monde du voyage sur le plan religieux mais aussi apporter une médiation dans les questions plus matérielles telles que les aires d’accueil. À Benoîte-Vaux, il raconte des réalisations exemplaires : animations de messes dans les paroisses, participation des jeunes voyageurs au pèlerinage de la pastorale des jeunes de leur âge, non-voyageurs, à Lourdes.
Élise DESCAMPS, à Benoîte-Vaux (Meuse)
(1) Dans leur langage, les « gadjé » sont tous ceux qui ne sont pas les gens du voyage