L’insertion des gens du voyage figurera sur l’agenda de la présidence française.
Christine Boutin s’est engagée, mardi 1er avril, à ce que la présidence française de l’Union européenne aborde la question de l’insertion des gens du voyage et des Roms. « Le sujet des Roms et des gens du voyage pourra être abordé dans le cadre de la présidence française à l’occasion du sommet de l’égalité des chances, programmé les 30 septembre et 1er octobre 2008 », a-t-elle indiqué, mardi 1er avril, lors d’une réunion de la Commission nationale consultative des gens du voyage (CNCGDV). La France qui prendra la tête de l’Union européenne à partir du 1er juillet prochain pourra s’appuyer sur la résolution du 31 janvier 2008 du Parlement européen portant sur une « stratégie européenne à l’égard des Roms ». La Commission européenne présentera de son côté en juin 2008 un volet spécifiquement consacré aux 7 millions de Roms de l’UE, dans le cadre d’un projet global de lutte contre les discriminations.
La ministre s’est par ailleurs félicitée de la position de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) qui, en janvier dernier, avait remis au gouvernement une série de recommandations pour améliorer la situation des gens du voyage notamment en matière de scolarisation. « Il s’agit en effet de répondre aux difficultés de scolarisation des enfants, d’accès au crédit et aux assurances et de permettre l’exercice par les gens du voyage de leurs droits de citoyens et leur circulation dans les conditions de droit commun », précise un communiqué du ministère du Logement.
C’est sur la question de l’accueil que les collectivités rencontrent le plus de difficultés. Depuis la loi Besson du 5 juillet 2000, toutes les communes de plus de 5.000 habitants ont l’obligation de réaliser des aires de stationnement. Mais selon un rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) de février dernier, sur les 41.865 places prévues, seules 10.553 avaient été réalisées fin 2006, soit un quart d’entre elles. La ministre a dévoilé les principales conclusions des travaux conduits par le groupe Reflex à la demande de la Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction. Ces pistes s’intéressent notamment au « schéma départemental d’accueil des gens du voyage en permettant la réservation des places sur les aires d’accueil et, en lien étroit avec le schéma, dans le cadre du plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées (PDALPD), en favorisant l’ancrage territorial des gens du voyage », a précisé Christine Boutin. L’idée serait de faciliter leur accès au logement social ou l’accession très sociale à la propriété.
La France n’est pourtant pas la moins accueillante en Europe, loin s’en faut : aucun de ses voisins directs n’oblige les collectivités territoriales à créer des aires de stationnement. Et de tous les pays européens, c’est l’Irlande qui a le système le plus proche du nôtre : une loi de 1998 oblige les autorités locales à adopter un programme quinquennal pour l’accueil des gens du voyage. Les autres pays s’en remettent plutôt à la bonne volonté des élus, généralement à travers des systèmes de subventions.
M.T.