L’Union Européenne : un espoir ?

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LE MONDE | 09.04.08

Conscient de la situation particulière des Roms dans de nombreux pays de l’Union européenne (UE), le Conseil européen a invité, fin 2007, les Etats membres et l’Union à tout mettre en oeuvre pour améliorer l’intégration de cette minorité de quelque 7 millions de personnes.

Au niveau de l’UE, le principal instrument d’intégration des Roms est actuellement la directive antidiscrimination adoptée en 2000, qui est insuffisante, reconnaissait, début mars, le Tchèque Vladimir Spidla, le commissaire européen chargé de la question. Identifiée par Bruxelles comme un problème majeur de la Roumanie et de la Bulgarie en 2007, la situation des Roms est devenue en 2008 « une menace pour la cohésion sociale en Europe ».

« RÉALITÉ DES GENS »

La multiplication de camps dans les périphéries urbaines européennes illustre cette tendance. Les Roms étant souvent officiellement résidents de passage, les services publics, déjà débordés, ne voient pas toujours la nécessité de les intégrer. Les enfants restent hors système scolaire, les familles s’installent sur des terrains communaux ou privés, occupés illégalement. Ils sont alors menacés d’expulsion, jusqu’à ce qu’ils reviennent légalement, mais à court terme.

Jusqu’à l’ouverture totale du marché du travail à la Roumanie et à la Bulgarie en 2012, la liberté de circuler est limitée, en France, à trois mois. Au-delà, s’ils ne font pas un aller-retour dans leur pays d’origine, les Roms sont le plus souvent dans l’illégalité.

La Commission, qui souligne « la responsabilité principale des Etats membres » dans la politique d’intégration, suggère quelques pistes pour avoir « un impact décisif sur la réalité des gens » : développer le logement social, assurer un suivi individualisé, intégrer leurs activités indépendantes dans l’économie formelle.

Un document de travail de la Commission sur les politiques, les instruments existants et les progrès réalisés dans chaque Etat membre doit être publié en juin. Il servira de base de discussion pour une conférence sur les Roms. « Organisée à Bruxelles sous présidence française le 16 septembre, elle rassemblera des représentants des institutions communautaires, des gouvernements et des Parlements des Etats membres et de la société civile », indique-t-on à la Commission. La société civile a joué jusqu’alors un rôle décisif de soutien des politiques nationales.

Anne Rodier
Article paru dans l’édition du 10.04.08


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