Un Prefet condamné

Le préfet d’Indre-et-Loire condamné
pour avoir diffamé des tsiganes

AP – Jeudi 13 septembre, 15h37 PARIS –

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi le préfet d’Indre-et-Loire, Paul Girot de Langlade, à 2.000 euros pour avoir « provocation à la haine raciale », en l’occurrence envers les gens du voyage qu’il a jugés trop nombreux dans son département et qualifiés de « voleurs ».
Dans une interview à « La Nouvelle République du Centre-Ouest », le 23 novembre 2006, il avait notamment déclaré à propos des gens du voyage qu’il « y en a trop sur le département » et que « chacun sait que quand ils arrivent quelque part, il y a de la délinquance ».
« Ce sont des voleurs, et comme vous le dites bien, c’est avec l’argent sale qu’ils payent leurs superbes voitures et caravanes », avait-il ajouté.
Saisi par le MRAP, le tribunal a estimé que Paul Girot de Langlade « signifiait clairement à ses lecteurs que les gens du voyage constituaient un groupe nuisible et criminogène » et qu’il tendait ainsi « à susciter chez ses administrés un vif sentiment de rejet visant indistinctement un groupe de personnes à raison de leur appartenance ethnique ».
Il a spécifié que cette condamnation sera inscrite au casier judiciaire du prévenu « afin que chacun puisse savoir que, même prononcés par un préfet de la République, les propos litigieux tombent sous le coup de la loi ».
En 2004, le même tribunal avait relaxé Paul Girot de Langlade, alors préfet du Vaucluse, pour avoir déclaré le 23 octobre 2002 lors d’une conférence de presse à Carpentras que les gens du voyage « vivent d’escroquerie et de rapines ». Si le procureur avait estimé que la diffamation était constituée, le tribunal ne s’était pas prononcé sur ce point, jugeant que le représentant des nomades, Michel Debart, avait mal formulé la poursuite. AP


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