A Mantes, les « Gens du voyage » ne sont pas les bienvenus

Polémique avec les Gens du voyage autour d’un terrain
Plusieurs habitants en colère se sont invités à la réunion entre les riverains de la rue des Malides et le maire Maurice Robert. En cause : l’achat d’un terrain de 3 000 m2 par des gens du voyage.

Adélaïde Haslé
Le Courrier de Mantes
Publié le: 09 mai 2007

Les sept propriétaires des pavillons situés rue des Malides sont excédés. Soutenus par plusieurs habitants de la commune, ils avaient donné rendez-vous au maire Maurice Robert jeudi à la salle des fêtes pour une explication. Le problème : la vente d’un terrain de 3 000 m2 privé pour la somme de 15 000 € à des gens du voyage. Les habitants reprochent à la mairie de ne pas avoir empêché la vente.
Le terrain situé rue des Malides est non constructible. Il n’est raccordé ni à l’eau, ni à l’électricité. Impossible donc d’y construire quelque chose. Le nouveau propriétaire affirme d’ailleurs l’avoir acheté pour faire un placement financier.
Arrêté municipal
C’est en tout cas, ce qu’affirme le maire. Selon Maurice Robert « quand les gens du voyage disent qu’ils ne restent que quinze jours, ils tiennent parole ». Mais deux habitants soutiennent avoir vu le nouveau propriétaire les menacer d’installer des caravanes de force si la mairie ne faisait pas en sorte d’y installer l’eau et l’électricité. Ce qui signifie qu’il veut que le terrain soit raccordé. Mais pour quoi faire s’il s’agit seulement d’un placement financier ? « Pourquoi ils veulent l’eau et l’électricité à votre avis ? », demandent les habitants au premier édile de la commune. Qui ne sait que répondre. Ce que les riverains redoutent, c’est la dépréciation de la valeur de leurs pavillons si les gens du voyage s’installent. « On ne veut pas des gens du voyage ici, ce sont des voleurs et j’ai pas honte de le dire », fustige une riveraine.
Sébastien Daix, à l’initiative du mouvement, lui, ne veut pas tout mélanger. « Le problème, ce ne sont pas les gens du voyage, affirme-t-il. Si le terrain n’a pas de raccordement en eau et en électricité, ce sont les problèmes sanitaires et d’hygiène qui s’ensuivent qui nous posent problème ». Aujourd’hui la commune peut difficilement régler le problème étant donné que la vente s’est faite de privé à privé. Elle peut, cependant, proposer de racheter le terrain au propriétaire. Les riverains de la rue des Malides sont aussi près à le racheter. Reste que le propriétaire peut refuser. Il resterait alors à la mairie une solution : prendre un arrêté municipal. Le maire s’est engagé devant les habitants à envisager cette éventualité. Contacté le lendemain, l’affaire semble plus compliquée. « Il s’agit d’un arrêté de 1972 qui stipule toute interdiction de mettre des caravanes sur un terrain. Mais si je prends cet arrêté, il est valable pour tout le monde. Y compris les particuliers qui ont une caravane dans leur jardin ».
Il existe d’autres solutions mais l’enchevêtrement des lois et la jurisprudence importante compliquent beaucoup l’affaire. Maurice Robert s’est cependant engagé à proposer un nouveau rendez-vous au propriétaire avec les riverains de la rue des Malides dans les jours à venir pour essayer de contenter tout le monde. Les riverains comme les gens du voyage.


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