Déclaration d’ARLES

 










 

 

Déclaration d’ARLES

 

Lettre à Monsieur le  Premier Ministre

Hôtel Matignon

75007 PARIS

 

Nous, Citoyens français et en même temps tsiganes, gitans,   roms, manouches ; militants associatifs et défenseurs des droits :  réunis  à ARLES le 21 mai 2010 constatons  que :

 

Les lois  de la République votées en 1990 et 2000 dites lois Besson reconnaissant le droit à l’habitat et la liberté fondamentale d’aller et de venir aux personnes dites gens du voyage dont l’habitat traditionnel est constitué de résidences mobiles ne sont pas mises en application dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Une telle carence condamne à une errance et une précarité de plus en plus intolérables ceux qui défendent un mode de vie et une culture traditionnelle encore vivante. Par ailleurs, certains, contraints de renoncer au voyage se sont installés sur des terrains privés ou souhaitent y accéder. Ils se heurtent alors à de multiples obstacles : mise en cause de leur mode d’habitat lorsqu’ils souhaitent s’ancrer dans une commune, refus d’accès aux réseaux d’eau et d’électricité, scolarisation des enfants, accès aux soins etc…  

 

Les Pouvoirs Publics nationaux et locaux, en refusant de faire respecter et de respecter la loi, portent une responsabilité directe dans la stigmatisation dont les tsiganes, gens du voyage, sont injustement l’objet depuis trop longtemps. L’ignorance et la peur se conjuguent dans la population pour faire naître des conflits dont le nombre et la violence se développent dangereusement.

 

Nous référant aux revendications des associations représentatives des gens du voyage ainsi qu’aux délibérations de la HALDE en en date du 14/09/2009 et des principales instances Européennes ( Union Européenne , Conseil de l’Europe) nous demandons :

 

-Que soit mis fin aux discriminations à l’égard des Tsiganes en raison de leur origine, de leur mode d’habitat ou de leur mode de vie.

 

-Que soient sévèrement rejetés et condamnés tout comportement et tout propos mettant en cause de manière collective les Tsiganes en raison de leur appartenance à une communauté culturelle, de leur revendication d’une histoire commune,  de leur mode de vie traditionnel.  

 

-Que soient reconnues et mises en valeur cette histoire et cette culture rom qui a su résister à des siècles d’oppression.

 

Fait à ARLES le 21 mai 2010

 

ANGVC, FNASAT, UFAT, France Liberté Voyage, Rencontres tsiganes, Ligues des Droits de l’Homme ( Fédération 13), MRAP (féd 84) Fondation Abbé Pierre.

 


Publié

dans

,

par

Étiquettes :