Dans le document publié en septembre 2000 dans la revue Plein Droit, Vioaline Carrère et Christophe Daadouche mettaient déjà en l’accent sur les ambiguïtés de la loi du 5 juillet 2000. Ils écrivaient:
Entre le désir de l’État de les voir s’installer et celui des élus locaux et d’une grande partie de la population de les voir circuler, les gens du voyage sont dans une situation paradoxale : il leur est imposé de se sédentariser sans que personne ne souhaite qu’ils puissent le faire……
Les élus locaux qui cherchent à éviter la présence de nomades sur le territoire de leur commune, ont également le pouvoir de restreindre leur présence « virtuelle », c’est-à-dire le fameux « rattachement » évoqué plus haut……
Si autant de principes et de textes sont bafoués, c’est bien parce que les gens du voyage interpellent les pouvoirs publics exactement sur un point névralgique : ils posent la question de l’étroite imbrication entre résidence, domicile et citoyenneté, laquelle paraîtrait, sans eux, une évidence, alors qu’elle ne l’est pas…