Pendant l’été, les expulseurs ne sont pas en vacances

Dans le Var, après les vifs incidents survenus fin juin à La Garde, avec un groupe important d’évangélistes, d’autres conflits à Sanary et Hyères ont conduit les voyageurs à quitter de force les terrains sur lesquels ils s’étaient installés. L’absence de terrains d’accueil et de Grand passage est à l’origine de la plupart de ces conflits amis aussi l’attitude hostile de la population largement relayée et parfois même amplifiée par les élus de ce département.

La visite de courtoisie du nouveau Préfet au maire de Cogolin et les promesses faites concernant le terrain d’accueil ne nous fera pas oublier le comportement odieux de cette municipalité qui en 2006 prétextant la réalisation d’une aire d’accueil en application de la loi a fait expulser par les forces de l’ordre avec l’aval de la préfecture quatre familles installées sur ce terrain depuis près de trente ans.

VAR MATIN Paru aujourd’hui, jeudi 6 août

Dans un des quartiers huppés de Sanary, chemin de la Grande Bastide, des caravanes squattent un terrain privé. Les riverains et les propriétaires du terrain se démènent pour les faire expulser. Chemin de la Grande Bastide. Dans ce quartier huppé, sur les hauteurs de Sanary et à la limite de Bandol, les gens du voyage arrivés, il y a plusieurs mois,.Début avril, une première vague de caravanes s’est installée sur un terrain privé de 3 480 mètres carrés. Depuis, le bal des nomades ne s’est pas interrompu. Entre dix et vingt caravanes squattent le terrain en permanence. Les riverains sont en train d’organiser une véritable fronde à l’encontre de cette population qu’ils jugent indésirable.
Nuisances et risque incendie
La plupart des propriétaires n’ont pas directement vue sur les gens du voyage. Mais selon eux, les nuisances sont insupportables. « Ils arrivent avec leurs camions. Dedans, ils ont leur lave-linge et leur frigo. Ils déversent leurs eaux usées sur le terrain et font leurs excréments derrière les boîtes aux lettres », explique Édouard Abad, dont la villa s’élève au bout d’un chemin de terre, à quelques dizaines de mètres des gens du voyage. « Nous, nous payons l’eau et l’électricité. Eux se repiquent sur les poteaux électriques et les compteurs d’eau en toute illégalité », dénonce Bernard Dechanet, un autre habitant du quartier.
Surtout, les riverains craignent que l’occupation sauvage de ce terrain ne déclenche un incendie. « On est en pleine forêt. Les gens du voyage font leur barbecue. Il y a un vrai risque de départ de feu », soutient Véronique Begon. Et de marteler : « On a payé cher pour être ici et vivre tranquillement. On veut que les élus prennent leurs responsabilités ».
Pas d’aire d’accueil
Le terrain étant privé, la municipalité ne peut pas requérir la force publique pour faire expulser les gens du voyage. En revanche, sa responsabilité est engagée dans la mesure où la commune ne possède pas d’aire d’accueil (lire par ailleurs).
C’est d’ailleurs l’argument des gens du voyage. « On ne demande pas mieux que de s’installer sur des aires d’accueil et de payer quelque chose. Mais il n’y en a pas, les maires ne respectent pas la loi », explique Noël, qui transite essentiellement entre La Seyne et l’Ouest-Var avec sa famille. « On ne sait pas où aller », renchérit Erédia, un homme d’une soixantaine d’années. « On est des gens droits. On travaille et on ne dérange personne. Mais on subit cette mauvaise image des gens du voyage », affirme-t-il.
En attente d’expulsion

Dans la région voisine, la situation, comme chaque été, est également tendue . Des incidents se sont produits à Agde et à Béziers.

A Brignoles c’est la stupeur qui s’est emparée de toute la communauté gitane et tsigane lors de la décision du tribunal ayant abouti à un non-lieu la plainte contre le gendarme qui à la prison de Draguignan avait abattu dans le dos il y a un an un jeune gitan en garde-à-vue.

L’incompréhension et la colère de la communauté Tsigane est à son comble et une manifestation est prévue Draguignan le 27 août.


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