La culture tsigane en 2013 à Marseille

Rencontres Tsiganes se propose de prendre part à ce vaste et ambitieux projet.Pour se faire, nous souhaitons mobiliser tous ceux qui, de près ou de loin, considèrent que la culture tsigane dans toutes ses dimensions doit être pleinement représentée. Une première note d’orientation a été établie et doit être prochainment proposée à d’autres partenaires . Après un premeier contact favorable avec Monsieur LATARJET qui pilote le programme, un dossier de candidarure sera mis en point dans les prochains mois.

L’expérience du festival LATCHO DIVANO qui, pour la deuxième année à Marseille a connu un réel succès, est une bonne expérience à développer et enrichir .

PROJET 1

{{ {{{MARSEILLE 2013 :
La CULTURE TSIGANE DANS TOUS SES ETATS}}} }}

{{
UNE PERCEPTION INCOMPLETE}}

Pour la plupart d’entre nous, parler de culture tsigane c’est avant tout évoquer la musique et la danse, manifestations les plus répandues d’une culture qui, par sa richesse et sa diversité rassemble aujourd’hui, un public de plus en plus nombreux. Jeunes et moins jeunes de toutes origines, sont séduits par ces formes d’expressions musicales venues du fond des âges et servies souvent par des interprètes de génie.

Pour les plus curieux, la culture tsigane c’est aussi d’autres modes d’expressions moins connues mais tout aussi envoûtantes comme les contes, la poésie, les arts de la rue, le cirque. A travers La littérature, le cinéma, la photographie, de nombreux artistes, qu’ils soient ou non-tsiganes, savent, le plus souvent avec bonheur, exprimer « l’âme tsigane ». La séduction est là encore au rendez-vous. L’histoire revisitée d’un peuple invisible permets tous les fantasmes. Nomade supposé venu d’ailleurs le tsigane permet aux sédentaires que nous sommes d’échapper par l’imaginaire aux contraintes du quotidien et de s’ouvrir vers d’autres horizons.

Pour les experts, la culture tsigane revêt une signification beaucoup plus globale et ne saurait se limiter aux seules modes d’expression traditionnelles qui ne représenteraient que la face émergée de l’iceberg. Parler de culture tsigane, c’est prendre en compte des comportements, des modes de vie, une langue, une histoire, des relations sociales qui, à travers les siècles, ont su résister à toutes les formes de rejet et parfois même d’extermination. A chaque étape des migrations successives à travers l’Europe mais aussi le Monde, les porteurs de cette culture ont su l’enrichir et la confronter aux traditions et particularités locales.

{{DES ACTEURS OUBLIES}}

Ce sont ces apports multiples et ces croisements permanents qui caractérisent aujourd’hui à travers une mosaïque socioculturelle complexe et largement méconnue, le peuple Tsigane. On à coutume de désigner cette mosaïque remarquable par de nombreux termes plus ou moins justifiés : Rroms, Tsiganes, Gitans, Manouches, Sintis, Gipsy, et autres Gens du Voyage.

S’il nous paraît donc indispensable de tenter une synthèse entre ces différentes perceptions d’une culture portée par un peuple à travers une histoire longue et tourmentée, il est tout aussi nécessaire de faire la lumière sur ceux qui en sont aujourd’hui encore les représentants à travers l’Europe et le Monde. Présents dans tous les pays d’Europe, les Roms, dans leur diversité, rassemblent environ10 millions de personnes et peuvent ainsi être reconnu comme le premier peuple européen.

Fréquemment oubliés des manifestations culturelles, ils vivent trop souvent à la marge de nos sociétés développées et font l’objet aujourd’hui encore de multiples formes de rejet, de discriminations sinon de racisme avéré. Malgré les discours lénifiants et les règlements divers, en France comme en Europe, les Rroms Tsiganes apparaissent comme un bouc émissaire idéal. Les préjugés les plus éculés leurs sont régulièrement appliqués par les médias comme par les élus et les diverses institutions de la République. En France, l’hypocrisie atteint son comble. Sous le couvert de lutter contre un communautarisme anticonstitutionnel, les gens du Voyage sont maintenus dans un statut de citoyen de seconde zone et rejetés aux marges de la société. Une telle politique, largement approuvée par l’opinion, ne conduit qu’à renforcer les incompréhensions réciproques et à mettre à mal notre capacité vivre ensemble avec nos différences. Par-delà les risques réels d’un génocide culturel, cette attitude doit nous interroger sur l’avenir d’une société repliée sur ses certitudes.
{{
UN PROJET AMBITIEUX}}

Marseille 2013 est, nous semble-t-il une occasion inespérée de mettre en lumière les différentes facettes de la culture Tsigane et de fédérer dans une même démarche ceux qui en sont porteurs et ceux qui s’en nourrissent. Ce devrait être aussi l’occasion de faire tomber les préjugés ancestraux qui sont autant d’obstacles à notre capacité à vivre ensemble.

Dans le département des Bouches-du-Rhône et les principales villes partenaires de Marseille 2013, les Tsiganes, dans la diversité de leur composante, sont largement représentés. Beaucoup, sédentarisés de longue date font partie du paysage social et culturel. D’autres, encore voyageurs, rayonnent entre Perpignan et Nice en passant par Arles Aix et Marseille. Le pèlerinage annuel des Saintes-Maries-de-la-Mer est pour tous l’occasion de maintenir des liens familiaux, de renouer avec leurs traditions et de faire la fête.

En 20013, Marseille Capitale Européenne de la culture, par son histoire et sa tradition séculaire d’accueil se doit d’être le lieu privilégié de rencontre avec la culture d’un peuple trop méconnu et de la reconnaissance des valeurs dont il est porteur.

Nous proposons donc, dans un premier temps de réunir autour d’un projet tous ceux qui partagent notre analyse et notre ambition que l’on pourrait résumer ainsi :

Offrir aux citoyens de cette Région mais aussi à ceux qui, venus du monde entier voudront bien nous rejoindre durant cette année, une occasion de se distraire, de rêver mais aussi de s’enrichir par la rencontre et le partage avec ceux qui défendent avec obstination depuis des siècles une culture en sursis.

L’association Rencontres Tsiganes agit dans la région depuis six ans avec Gens du Voyage afin que leurs droits soient respectés et qu’ils puissent vivre sans renoncer à leur identité. Des liens de confiance se sont peu à peu créés qui permettent de rompre les méfiances et les réticences réciproques. L’association est en relation étroite avec les instances nationales représentatives de la communauté tsigane et notamment la FNASAT et les animateurs de la revue Etudes Tsiganes. Depuis quelques années nous participons également au collectif national Romeurope qui s’est donné pour but la reconnaissance des droits des Rroms migrants venus de l’Europe de l’Est et qui présents dans notre région subissent pus que d’autres encore les conséquences de l’incompréhension et du rejet.
Marseille le 15/03/2009


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