Un espoir européen ?

Durant les dernières semaines la réunion organisée à Bruxelles par la commission européenne a permis de mieux faire connaiître la situation des roms en Europe. de nombreux articles de presse ont rendu compte des diverses manifesations et en particulier celles des représentants des associations de roms en présence de la ministre Italienne .

{{ {{{Les Roms se mobilisent contre les discriminations}}} }}

France 24 Samedi 20 septembre 2008

Encouragés par le sommet que l’Union européenne leur a consacré, les Roms de Roumanie ne veulent plus être les parias de l’Europe. Ils sont en effet victimes de nombreuses discriminations, comme en Italie où la police prend leurs empreintes.
Les Roms de Roumanie protestent. Le récent sommet que l’Union européenne a consacré au problème de cette minorité les encourage à mieux se faire entendre. La nouvelle politique contre l’immigration inaugurée par le gouvernement italien les met en colère. Les Roms de Roumanie ne mâchent pas leurs mots pour dénoncer la politique italienne en matière d’immigration. Ils craignent que l’exemple italien ne soit suivi par d’autres pays européens.
Les autorités transalpines ont décidé de prendre les empreintes des Roms et de leurs enfants émigrés en Italie. Les associations roumaines ont aussitôt protesté contre cette initiative. Les Roms ont caricaturé la nouvelle politique italienne et invité les Roumains à poser leurs empreintes sur la place publique en signe de solidarité avec leur minorité.
L’art de la survie
Ces anciens nomades étaient connus comme les meilleurs musiciens du monde. Aujourd’hui, ils sont les parias de l’Europe. En Roumanie, les Roms constituent la minorité la plus discriminée et ils ont développé un véritable art de la survie. La moitié de leurs enfants ne vont pas à l’école et finissent par pratiquer des métiers traditionnels qui n’ont plus de place dans une Roumanie devenue membre de l’Union européenne.
Ce pays compte à lui seul environ deux millions de Roms qui sont devenus les nouveaux boucs-émissaires de la xénophobie en Europe. Mais l’Europe occidentale n’est pas prête à accueillir les bras ouverts les nouveaux déshérités qui viennent de l’Europe de l’Est.
La France propose aux Roms un retour volontaire en Roumanie en échange de quelques centaines d’euros. Les charters en provenance de Paris se multiplient. Mais le retour à la maison n’a pas réglé leur problème. Pour l’instant, l’Europe ne leur promet que de prendre leurs empreintes.

{{ {{{Vers une réponse européenne pour l’intégration des Roms
}}} }}

LE MONDE | 15.09.08 | 14h13 • Mis à jour le 16.09.08 | 08h04

Quelque 7 millions de citoyens européens ont les yeux tournés vers Bruxelles, où se tient, mardi 16 septembre, le premier sommet sur les Roms organisé par la Commission européenne. Au-delà de la prise de conscience de l’exclusion sociale et de la discrimination dont ils font l’objet partout en Europe, les Roms espèrent de cette conférence un engagement des Etats à développer des politiques nationales d’intégration. Une proposition que la France, qui préside l’Union européenne, doit soutenir mardi.

Chiffres
Dans l’Union européenne. Les Roms seraient quelque 7 millions, selon le Conseil de l’Europe. Leur nombre est toujours incertain, puisqu’il existe très peu de statistiques ethniques.

En Roumanie et en Bulgarie. C’est dans ces deux pays qu’ils sont le plus nombreux : près de 10 % de la population, soit respectivement 1,8 million et 650 000 personnes.

En France. Les Roms ne seraient que 6 000 dans l’Hexagone, selon les milieux associatifs. En Italie, ils sont 200 000 et 700 000 en Espagne.

Le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, devrait proposer aux Vingt-Sept de développer des standards européens d’intégration des Roms par l’emploi, le logement, la santé et l’éducation dans le cadre de plans nationaux.

Les Roms représentent la plus grande minorité ethnique transnationale de l’Union européenne. Dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest, ils sont quelques centaines de milliers tout au plus. Mais malgré leur petit nombre à l’échelle nationale, ils sont cantonnés dans des bidonvilles dans des situations indignes d’habitat et de santé, autour de Paris, Naples, Rome ou Marseille, etc. « Leur espérance de vie à la naissance est de dix ans inférieure à la moyenne européenne », rapportait la Commission européenne début juillet.

« STRATÉGIE GLOBALE »

Souvent empêchés de travailler légalement, comme en France où un régime dérogatoire exclut du marché du travail les Roumains et les Bulgares jusqu’en 2012, ils ont difficilement accès aux soins et rarement aux logements sociaux. La scolarisation est parfois le fruit de longues négociations entre les associations et les municipalités.

En décembre 2007, le Conseil européen avait appelé les 27 Etats membres à renforcer leur politique d’intégration. Le Parlement européen a adopté en janvier une résolution pour « une stratégie globale ». Mais aujourd’hui, les ONG et associations de défense des Roms veulent des actes et des mesures concrètes. Afin de s’assurer de la mise en place des politiques d’intégration et de leur évaluation, elles réclament « une directive cadre ».

« CRÉER DES SYNERGIES »

Cependant, la plupart des secteurs clés de l’intégration (emploi, logement, santé, éducation) étant de la responsabilité des Etats, Bruxelles ne peut que les inviter à développer des plans nationaux et à « profiter au maximum des fonds européens », comme le soulignait le document de travail sur les politiques existantes publié le 2 juillet par la Commission.

Cette dernière y préconisait également de « créer des synergies avec des processus, comme la Décennie d’intégration des Roms ». Une expérience dont pourrait s’inspirer la présidence française. La Décennie d’intégration des Roms, menée dans neuf pays européens depuis 2005 avec des résultats inégaux, associe la société civile, les communautés roms et les gouvernements. Elle est née d’un partenariat entre plusieurs organisations dont la Banque mondiale et l’Open Society Institute de George Soros, que M. Kouchner doit rencontrer mardi.

Ce projet européen consiste en la réalisation de plans nationaux avec des objectifs pluriannuels d’intégration (éducation, santé, emploi, logements). Financés à la fois par les Etats, les fondations et le Fonds social européen, les projets développés au niveau local permettent par exemple de renforcer les équipes éducatives pour faciliter la scolarisation des Roms. Afin de développer des plans d’action nationaux, « nous attendons que la France propose sous une forme ou une autre d’élargir la Décennie d’intégration des Roms aux 27 Etats membres », affirme Aurore Arnould, du réseau mondial Caritas.

Les représentants des politiques d’intégration menées en Espagne, en Hongrie ou en Roumanie devaient mardi faire état à Bruxelles des « politiques qui marchent ». La présidence française pourrait également s’en inspirer afin de concrétiser ses propositions lors du Conseil européen de décembre.

Anne Rodier


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