{{Rassemblement tzigane de Toul : « les nuisances moins importantes que dans toute autre population »}}
LIBERATION 04/09/2008
– Alors que l’incompréhension perdure année après année entre élus et Tziganes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a indiqué mercredi avoir enregistré un recul de 15% de la délinquance en un an pendant le grand rassemblement évangélique organisé du 17 août au 2 septembre sur l’aérodrome de Toul-Rosières par Vie et Lumière. « Un quartier de 20.000 habitants produit son lot d’insécurité et de d’incivilités. Mais les nuisances ont été moins importantes que dans toute autre population », se félicite le préfet, Hugues Parant. Les organisateurs ont évalué à 35.000 le nombre de participants.
La délinquance sur le secteur a baissé d’environ 15% par rapport au mois d’août précédent, alors que les violences aux personnes ont diminué de 60%, selon les statistiques préfectorales. Seules 128 infractions ont été recensées, dont 90 liées aux véhicules. La manifestation s’est aussi traduite par d’importantes recettes supplémentaires pour les commerçants: +50% chez les discounters, +30% dans les commerces de bouche, +15% dans les supermarchés, selon la préfecture. La cellule médicale installée sur le site a permis de réaliser près de 1.100 consultations.
Le seul point noir concerne les bords de route, salis par les pèlerins. Une équipe de Tziganes s’emploie à nettoyer les abords du site conformément aux indications des maires, note le préfet.
Quelque 4.000 caravanes avaient été comptées au plus fort de la convention annuelle des Tziganes évangéliques, organisée par la mission Vie et Lumière, mouvement pentecôtiste adhérent de la Fédération protestante de France.
Fin août, une réunion publique avait été organisée par la préfecture entre les pèlerins et les élus du secteur. Un pasteur des Tziganes, Charles Velty, avait souligné « l’humiliation » ressentie par les Tziganes à « chaque arrêté municipal discriminatoire ». « Quand on arrive dans les villes, le maire est toujours invisible. Et son adjoint ne peut pas prendre de décision. On part alors dans la ville suivante, où on reçoit la même réponse négative. Quand le soir tombe, on finit par s’installer où l’on peut », avait-il expliqué. « Si la population tzigane respectait la population sédentaire, elle serait respectée », avait protesté le maire d’un village du secteur, courroucé de constater que des terrains proches de sa commune avaient été salis.
AFP
{{ {{{Lourdes. Un pèlerinage haut en couleur}}} }}
{{Gens du voyage. Lourdes vit au rythme du pèlerinage des voyageurs depuis une semaine.}}
Delphine Pereira. |LA DEPECHE 23 Août 2008
C’est un pèlerinage qui, chaque année, inquiète autant qu’il fascine. Le grand rassemblement des gitans et gens du voyage amène à Lourdes près de 7.000 pèlerins depuis 52 ans.
L’arrivée massive de plus de 500 caravanes, le 15 août, s’est finalement bien passée avec l’ouverture des principaux terrains quelques heures avant la date officielle. Maisqu’importe, l’installation s’est déroulée dans le calme. Les premiers incidents ont eu lieu le samedi, sur le terrain du Tydos, mais après l’intervention des CRS, tout semble être rentré dans l’ordre, du moins à cet endroit-là.
Le dialogue avant tout
Il faut dire que les responsables, élus et direction de pèlerinage, travaillent depuis des mois pour parvenir à ce résultat, comme le souligne le père Dumas, le directeur du rassemblement : « Nous avons nommé des médiateurs dans chaque camp. C’est vrai, tout le monde a peur d’être médiateur mais l’essentiel, c’est de faire d’abord la paix dans sa propre famille afin que tout se passe bien avec toutes les autres. Ce sont des médiateurs de paix ».
Pour le commissaire de police Nicolas Canouet, le pèlerinage se passe bien, dans l’ensemble : « Nous avons connu quelques agitations, notamment sur le terrain du Paradis, et ça nous a inquiétés un peu mais il faut absolument traiter les problèmes qui deviennent récurrents sur ce site. Les forces de police organisent aussi des contrôles de routine dans les bars. Cela fait partie du dispositif, il ne faut pas prendre ça comme une agression car les cafetiers et les commerçants ont aussi besoin de ça. C’est important d’avoir des médiateurs qui sont autant d’interlocuteurs pour avoir le ressenti de chacun. On peut être dans l’échange ».
En ville, on aura aussi noté des problèmes de stationnement et de circulation générés par le marché qui a lieu tous les matins et qui attire, à chaque fois, de nombreux Lourdais en quête de bonnes affaires. Les CRS ne sont jamais loin, une nécessité selon le maire de Lourdes : « S’il y a des effectifs supplémentaires, c’est aussi et avant tout parce que Lourdes est une ville touristique et que les mouvements de population, en particulier sur le mois d’août, sont très importants. Il est essentiel que l’on continue à se parler ».
Les gens du voyage regrettent, eux, que les agissements d’un petit nombre viennent ternir l’image de cette communauté en démarche de pèlerinage : « C’est une minorité qui commet des méfaits mais après, c’est la réputation de tous les gens du voyage qui est entachée ».
Les premières caravanes ont déjà commencé à lever le camp avant la fin du pèlerinage, dimanche matin, avec la messe de l’au revoir et la translation de la statue de Notre-Dame des gitans.