{{INAUGURATION TERRAIN FAMILIAL PROVISOIRE ABBE PIERRE}}
Il y a plus de 26 ans, des familles d’origine gitane habitant la cité « BASSENS » dans le 15 ème arrondissement de Marseille ont été déplacées provisoirement sur un délaissé autoroutier dans l’attente d’un relogement rapide. Sur ce terrain reste aujourd’hui 3 familles vivant dans des conditions indignes dans d’insalubres caravanes, sans électricité, sans sanitaire ni réseau d’évacuation, avec un seul point d’eau froide pour tout le campement.
Depuis 5 ans, la Fondation Abbé Pierre et l’association ACADEL, en lien avec les techniciens de la ville de Marseille et des services de l’ETAT tentent d’améliorer en vain les conditions de vie sur ce terrain.
Malgré le financement de mobil- homes et d’installations sanitaires, aucune réalisation ne voit le jour car le propriétaire (collectivité publique !) ne peut être identifié.
Face à cette situation absurde et intolérable, la Fondation Abbé Pierre a décidé de baptiser provisoirement ce terrain « Abbé Pierre », pour permettre ce même jour la livraison des Mobil- homes et le début des travaux pour l’alimentation en eau potable et l’évacuation des eaux usées.
Cette inauguration aura lieu sur le terrain :
Rue Fortuné Chaillan – 13015 MARSEILLE
Le Mardi 8 Juillet 2008 à 11 heures
A l’occasion de cette rencontre un rapport intitulé « Cités de Gitans ! » sera remis et commenté aux participants par l’association Rencontres Tsiganes. Ce document est un Etat des lieux de l’habitat des Tsiganes Sédentaires en Logement Social à Marseille réalisé par le bureau d’études ADEUS en collaboration avec l’association Rencontres Tsiganes pour l’agence Régionale PACA de la Fondation Abbé Pierre.
{{UN COUP DE FORCE POUR UN PEU D’HUMANITE
Myriam Guillaume, Journal la Marseillaise du 08-07-2008}}
Marie Sanchez et ses enfants n’ont connu de la vie sédentaire que la caravane. MARIE-LAURE THOMAS Marie Sanchez et ses enfants n’ont connu de la vie sédentaire que la caravane. MARIE-LAURE THOMAS Fortuné-Chaillan. Convoi exceptionnel sur les hauts de La Viste : la Fondation Abbé Pierre livre des mobil home à des familles gitanes qui attendent des logements…depuis 30 ans.
Le convoi exceptionnel devrait débarquer vers 11h sur le petit terrain de la rue Fortuné Chaillan. Les mobil home remplaceront les 5 caravanes installées là depuis 30 ans. Ce matin, Joseph, les deux Marie, leur mari et leurs enfants, scolarisés au Plan d’Aou, attendent, sans réelle impatience, deux des trois mobil home que leur a commandé la fondation Abbé Pierre. Le troisième arrivera demain. « C’est ce qu’on nous a dit », reste sceptique Joseph, désabusé par 30 ans de promesses et d’abandon. « Pour nous, c’est toujours la même chose, il n’y a jamais rien… » « On vient tous de Bassens », explique Joseph. Les familles ont été placées sur ce terrain par les services publics lors de la réhabilitation de la cité Bassens. Mais elles n’ont pas bénéficié d’un relogement par le bailleur Le Nouveau Logis Provençal. Pas plus que, des années plus tard, elles n’ont vu aboutir leur relogement qui faisait partie des actions prioritaires du contrat de ville 2000-2006.
En revanche, une fontaine a été ouverte, des containers poubelles HMP mis à disposition, « il y a 5 ans à peu près, parce que les gens de l’Acadel et de la Fondation Abbé Pierre l’ont demandé pour nous », rapporte Marie. Mais pas de sanitaires. « On a aussi demandé un raccordement électrique », de quoi brancher les convecteurs pour chauffer les caravanes en hiver, alimenter les réfrigérateurs… Jusque là, il fallait aller remplir des cubitainers à la fontaine du stade du Collège Jean Moulin. Faire chauffer l’eau dans des bassines pour la toilette. « L’électricité nous revient à 172 euros mensuels. L’été, ça va encore, mais l’hiver, c’est pas une vie », commente Marie, résignée.
Contrairement à son beau-père, Marie Santiago y croit à l’arrivée de mobil home. « On les a visités. On dirait des vraies maisons. Ils sont bien, c’est grand, il y a des chambres pour les enfants, des douches et des WC, et même un couloir… » Voilà 30 ans que tous les 6 mois, elle renouvelle ses demandes de logement auprès des organismes HLM, sans avoir jamais obtenu d’attribution. Même combat pour sa belle sœur, Marie Sanchez : « je suis arrivée ici avec mes parents à l’âge de 9 ans. J’ai 32 ans maintenant et six enfants ».
Un changement de vie notable, qui permettra à Marie de reléguer la caravane qu’elle a achetée 1500 euros en juin dernier : l’autre était trop vieille, trop petite. Mais surtout qui leur permettra de vivre dans la dignité. Il est regrettable qu’il faille compter sur le seul courage associatif pour traiter ces familles avec un peu d’humanité.