Médecins du Monde, Fondation Abbé Pierre, Ligue des Droits de l’Homme,, MRAP, CIMADE , ANGVC(Association Nationale des Gens du Voyage Catholique),
Rencontres Tsiganes
{{{COMMUNIQUE}}}
{{ {{{La FOLLE RUMEUR .}}} }}
Des très graves incidents sont survenus samedi 22 juin dans le quartier de la Bricarde à Marseille. Un groupe de jeunes s’en est pris à trois Roms Roumains en les menaçant de mort. Sérieusement agressés, ils ont dû se réfugier dans un bar et seule l’intervention massive des forces de l’ordre a permis d’éviter le pire. La justice devra tenter de mettre en lumière les raisons d’une telle violence et définir les responsabilités des uns et des autres.
Pour nos associations, cet événement n’est pas dû au hasard ou le résultat regrettable d’une banale altercation qui aurait mal tourné. Voilà en effet de nombreux mois sinon des années que nous alertons sans résultat les pouvoir publics sur les conditions particulièrement misérables dans lesquelles les familles de Roms étrangers survivent à Marseille et dans le département. Les opérations d’expulsions des différents terrains ou squats qu’ils occupent tour à tour dans la ville ne font que repousser le problème de leur hébergement et exaspérer la population environnante. C’est en effet dans les quartiers déjà largement paupérisés de la cité que ces familles trouvent un refuge provisoire en attendant la prochaine expulsion. Leur mode de vie, leur culture, leur langue, leur histoire de perpétuels rejetés, rendent leurs relations avec le voisinage particulièrement difficiles.
Voilà de nombreux mois que nous avons pu constater la montée des tensions fréquemment entretenues par certains individus et parfois répercutées par les médias de manière parfois inconsidérée. Ce n’est que tout récemment que les élus de la ville de Marseille et les représentants de l’Etat ont bien voulu prendre en compte notre inquiétude et envisager quelques actions d’urgence. Nous craignons que ces projets ne soient bien tardifs et pas à la mesure du danger, comme le manifeste la rumeur odieuse qui a traversé la ville, il y a quelques jours et qui mettait directement en cause les Roms Roumains. On rappellera que ces personnes sont des citoyens européens et qu’ils ont, comme chacun de nous, le droit d’aller et de venir, mais aussi de subvenir aux besoins de leurs familles. Sans méconnaître les difficultés de leur insertion dans notre société développée, nous devons rappeler les directives et les recommandations des instances européennes qui « condamnent la longue histoire des discriminations et des persécutions vécues par les Roms et s’inquiètent que la population rom soit confrontée à des obstacles considérables dans la jouissance de ses droits fondamentaux »
Une fois de plus, nous interpellons avec gravité tous les responsables politiques, les représentants locaux de l’Etat mais aussi les militants associatifs. Marseille ne doit pas devenir, comme Rome, la ville où la chasse aux Roms Roumains est ouverte, avec toutes les conséquences dramatiques que cette haine peut engendrer.
-Le gouvernement doit, sans délai, prendre les mesures de protection des familles Roms pour qu’elles ne soient pas victimes d’une flambée de violence incontrôlable.
-Le gouvernement doit accélérer les moyens à mettre en œuvre pour leurs proposer des conditions de vie décentes en matière d’hygiène et de santé.
-Conformément à la loi, la justice doit être saisie et condamner avec la plus grande fermeté, tout propos et attitudes discriminatoires ou racistes qui touchent les Roms présents sur notre territoire.
Marseille le 26 juin 2008
Contact rencontrestsiganes@wanadoo.fr tél 04 91 31 31 27