« Ils l’on tiré comme un lapin »

COMMUNIQUE

{{ {{{« Ils l’ont tiré comme un lapin »}}} }}

C’est l’expression, faite de stupeur et d’angoisse, qui revenait fréquemment hier aux Saintes Maries de la Mer, parmi le millier de familles de voyageurs venus pour prier et faire la fête, lorsqu’ils ont appris la mort de José tué par un gendarme à Draguignan.

Devant ce drame insupportable, nous tenons à manifester notre soutien et notre solidarité à tous ses proches mais aussi à toute la grande famille des voyageurs qui se sent directement concernée par un tel drame.

Nous demandons que l’instruction judiciaire en cours se fasse dans la plus grande clarté et permette de connaître avec exactitude les conditions de cet homicide. Aucune circonstance atténuante ne saurait être invoquée pour tenter de justifier d’un tel acte de la part d’un représentant de force de l’ordre.

Au-delà du responsable direct, il convient de s’interroger sur le rôle des autorités de police et de gendarmerie devant de tels faits.

Nous ne cessons en effet de dénoncer depuis plusieurs années l’acharnement des forces de l’ordre sur la communauté des « tsiganes gens du voyage ». A entendre les propos des gendarmes et policiers et à lire les communiqués régulièrement publiés dans les médias, les « gens du voyage » sont systématiquement présumés coupables. Les méthodes d’intimidation et d’investigation sont permanentes, les contrôles quasi quotidiens grâce notamment au carnet de circulation obligatoire pour ces citoyens de deuxième zone. Cette discrimination et ces préjugés sont subis douloureusement par tous ceux qui dans cette communauté (et c’est la très grande majorité) n’aspirent qu’à vivre dans le respect des lois de la République.

Voilà plusieurs semaines déjà que, inquiet devant l’aggravation des tensions liées à la multiplication des opérations « coup de poing » et la stigmatisation de cette communauté nous avons interpellé par courrier les responsables régionaux de la Gendarmerie en mettant en cause de tels comportements. Malgré une nouvelle relance, nous n’avons toujours pas de réponse à ce jour. C’est donc à Madame le Ministre de l’Intérieur que nous nous adressons afin que, après le drame de Draguignan, les forces de l’ordre mettent fin au harcèlement permanent de toute une communauté et respectent vis-à-vis des tsiganes, voyageurs et sédentaires, les principes de présomption d’innocence.

Marseille le 25 mai 2008


Publié

dans

par

Étiquettes :