L’accueil des voyageurs dans la région

{{Cannes
Nice Matin mardi 22 janvier 2008}}

Face-à-face tendu, hier en fin de journée entre la police et les nomades. Par vagues successives, quarante-cinq caravanes ont investi l’ex-marché de gros. Les gens du voyage ont promis de partir jeudi. Le problème des aires d’accueil reste entier. : Photo D. R. via notre site internet www.cannesmaville.com

Cannes : faute d’aire d’accueil, les caravanes s’installent au marché de gros
Toujours pas de solution pour l’accueil des gens du voyage. Hier, les autorités ont été confrontées de nouveau à ce problème récurrent. Quarante-cinq caravanes sont venues s’installer sur le terrain de l’ancien marché de gros à Cannes-La Bocca, derrière Alcatel.
En fin de journée, un premier convoi d’une dizaine de caravanes a d’abord pris possession des lieux avant que les autorités municipales s’aperçoivent de leur présence. Un barrage de policiers a été mis en place pour empêcher d’autres nomades de s’installer.
Après d’âpres discussions, souvent tendues entre les forces de l’ordre et les gens du voyage un accord est intervenu. Les nomades se sont engagés à quitter les lieux jeudi.
Une course contre la montre
Pourtant il faudra bien trouver une solution, un jour ou l’autre. Les communes ont désormais jusqu’au 31 décembre 2008 pour se plier à la loi sur l’aménagement d’une aire d’accueil des gens du voyage. Passé ce nouveau délai, elles ne pourront plus bénéficier pour leur réalisation des 80 % de financement de l’État.
Une course contre la montre qui dure depuis trois ans. Pourquoi tant de longueur ? Dans un premier temps, les villes ont traîné les pieds. Puis l’échéance approchant et la peur des pénalités, elles ont enfin planché sur le problème. Mais face à la pénurie de foncier disponible et aux querelles de clochers, il a fallu du temps pour trouver des solutions, dont certaines ne sont pas encore totalement viables.
Gaëtan Peyrebesse

{{Hyères}}

Cherchez l’intrus : parmi ces caravanes abritant quelque 200 travailleurs d’un chantier SNCF, quinze n’ont pas l’autorisation de stationner. : Photo Christian Talon
VAR MATIN mardi 15 janvier 2008
Hyères : Cas de force majeure pour les gens du voyage
Contraintes à une halte forcée dans la commune, dimanche soir, une quinzaine de familles de la communauté des gens du voyage, stationnées à proximité de la gare, ont eu maille à partir avec la SNCF et la police, hier.
Le groupe, composé de forains qui travaillent sur les marchés, devait rejoindre Cannes. L’hospitalisation d’urgence d’un nouveau-né souffrant de graves problèmes rénaux a stoppé net le convoi. Les quinze familles se sont donc installées le long de la voie ferrée, sur le même site qu’un autre camp de plusieurs dizaines de caravanes, celui-là dûment autorisé car abritant des travailleurs dans le cadre d’un chantier SNCF.
« Indésirables »
Les quinze « indésirables », encore sous le coup de l’hospitalisation du bébé, s’inquiétaient hier d’une éventuelle expulsion. « Si l’on nous trouve un emplacement légal, nous partirons dans la minute. Mais le terrain qui nous a été proposé ce matin est fermé et privé : nous ne voulons pas prendre la responsabilité de l’ouvrir », font savoir les responsables du camp.
« Nous ne demandons pas un parc de loisirs, simplement juste un endroit pour nous arrêter le temps que durera l’hospitalisation. Il y a un réel problème avec les communes, ici. Elles ne veulent pas de nous : aucune ne respecte la loi sur les aires d’accueil et de transit alors qu’il y a eu des subventions. Au-dessus de Lyon, il n’y a pas ce problème, toutes les grandes villes sont équipées ».
Réponses attendues
Une communauté qui entend également faire entendre sa voix en cas d’action en justice : « Comme vous pouvez le voir, nous sommes tout à fait identifiables. S’il y a un référé, nous souhaitons être cités devant le tribunal pour nous défendre ».
Autre souci, et non des moindres : l’école pour les enfants. « On ne sait pas si on peut rester ou partir – et d’ailleurs pour aller où ? sur le parking de l’hôpital ?- nous voudrions avoir des réponses pour scolariser nos enfants durant cette étape forcée ».
« Entreprise citoyenne »
La SNCF, qui a fait, hier matin, constater leur présence par huissier, précise pour sa part que le terrain dont elle est propriétaire, « est actuellement utilisé par des agents SNCF et des agents d’entreprises privées travaillant sur la ligne Cassis-Ollioules ».
Ces travailleurs ont déplacé leurs caravanes ce week-end en laissant le terrain ouvert, ce qui a permis aux autres caravanes d’y pénétrer.
« Le problème, c’est qu’il n’y a plus de place pour accueillir les autres agents qui doivent arriver. Nous travaillons avec les services de police et la préfecture pour trouver une solution. Mais nous sommes une entreprise citoyenne : une ou deux caravanes, la famille proche, peuvent rester sur place le temps de l’hospitalisation de l’enfant », fait savoir le service communication de la SNCF.
nbrun@nicematin.fr
Nathalie Brun
Var Matin


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