Comité Romeurope Bouches-du-Rhône

{{COMITE ROMEUROPE des Bouches-du-Rhône}}

Fondation Abbé Pierre ( délégation régionale), MRAP
Ligue des Droits de l’Homme 13, Cimade, Rencontres Tsiganes.

{{Compte-rendu de la réunion Romeurope 13 du 18 janvier 2008}}

25 personnes ont pris part à cette rencontre représentant 13 associations. Outre les membres ci-dessus : Médecins du Monde, Jeunes Errants, Pastorale des migrants, CCFD, Croix Rouge , Secours Catholique, Ampil, Sichem.

Après une présentation de la situation nationale à partir des informations fournies par le collectif ROMEUROPE un rapide tour d’horizon des associations permets de faire le point sur la situation locale.

On rappelle qu’au printemps dernier une amorce de dialogue positif s’était insaturée avec le nouveau Préfet délégué à l’égalité des chances. Plusieurs réunions élargies avaient permis pendant l’été d’envisager des solutions d’urgence pour répondre aux besoins d’urgence sanitaire de plusieurs groupes de familles à Marseille et à Aix-en-Provence. Une association avait été chargée d’un premier diagnostic. Un médecin de la DDAS avait pris contact avec Médecins du Monde qui avait constitué une équipe de bénévoles.

On a appris en septembre qu’à l’occasion d’une nouvelle réorganisation administrative, un nouveau sous-préfet avait été chargé de ce dossier. Ceci a conduit remettre en question les premiers contacts et à ce jour le dialogue n’est pas réellement renoué avec les services de l’Etat malgré plusieurs relances.

Plusieurs évènements se sont produits depuis :

A Sainte Marthe, dans le XIV arrondissement, les familles qui occupent l’ancienne école Barrelier font l’objet de multiples pressions et plaintes de la part du voisinage. Une réunion de la population concernée convoquée par les élus locaux a mal tourné. Des propos odieux ont été proférés et des menaces directes sur les familles Rroms. Leur situation est très précaire malgré l’aide d’associations. Le TA leur a accordé un délai jusqu’en avril prochain et, à ce jour, aucune solution de repli n’est proposée.

A Marseille le 17 décembre dernier la police a fait évacuer un immeuble squatté par une cinquantaine de personnes avec femmes et enfants sans qu’aucune mesure de relogement ne soit proposée.
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A Aix, sur le plateau du Réaltor la situation des familles est tout aussi précaire. Sans eau et sans électricité, une quarantaine de personnes dont quinze enfants originaires de Serbie ne survivent qu’avec l’aide des bénévoles associatifs. Une mère de famille de huit enfants a été interpellée à la suite d’un vol. Un arrêté d’expulsion lui a été notifié mais à la suite de nos interventions, elle a été relâchée, la préfecture ne sachant que faire des enfants. Cet arrêté a été confirmé par le TA. Cette famille est aujourd’hui sans droit si ce n’est celui d’être expulsable à tout moment alors que plusieurs enfants sont scolarisés à Vitrolles.

Ces différents exemples ne sont qu’une partie des problèmes relevés dans le département . plusieurs autres groupes plus réduits se déplacent dans la ville en fonction des procédures ou des menaces d’expulsion dont elles sont l’objet. On constate ainsi une assez large dispersion des familles dans la ville ce qui rend plus difficile encore des mesures de suivis sanitaire et social de la part de associations comme Médecins du Monde. Il semble toutefois qu’il n’y ait pas d’augmentation significative du nombre de ces familles dans le département. Le syndrome de « l’appel d’air » régulièrement invoqué par les responsables pour ne rien faire n’est pas confirmé. On note simplement des mouvements d’aller et retour vers la Roumanie ou vers l’Espagne et l’Italie et probablement quelques arrivées en provenance de la région parisienne ou de Lyon ou Saint Etienne à la suite des expulsions. Il semble enfin que, pour l’instant, les mesures de police ne s‘appliquent qu’à l’expulsion des squats ou des terrains occupés illégalement à la suite de décisions de justice. Nous n’avons pas eu connaissance de distribution massive d’oqtf ou d’intervention de l’ANAEM pour inciter à des retours volontaires.

Les perspectives.

A la suite de la dernière lettre collective envoyée au Préfet laissée à ce jour sans réponse, il est convenu de demander à nouveau une réunion de travail avec les services concernés afin de faire le point sur les mesures d’urgences en matière de santé, de scolarisation et d’accès à l’emploi.

Après le témoignage de l’équipe varoise il est convenu que si des emplacements sont définis et proposés il sera possible d’accompagner ces installations avec des éléments mobiles (sanitaires, lieux de réunion etc.) Il est toutefois jugé indispensable que de tels équipements soient pris en charge par une équipe de gestion permanente.

L’information des différents publics sur la présence de ces familles et leurs conditions de vie est jugée indispensable. Toutefois la période électorale qui s’ouvre présente des risques de dramatisation et de manipulation qui pourraient se retourner contre ces familles . Il est convenu de multiplier les occasions de rencontres et d’information de la population avec l’appui des mouvements associatifs et culturels. A ce jour Médecins du Monde annonce une conférence au CRDP le 13 mars et Un festival Rrom est programmé par le Théâtre Badaboum à Marseille du 1er au 13 avril.

Marseille le 21/01/2008


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