Vers une politique européenne en faveur des Roms ?

{{Vers une politique européenne d’intégration des Rroms ?}}

TRADUIT PAR BENOIT FROGERAIS
Mise en ligne : jeudi 14 juin 2007
Le courrier des Balkans

La Décennie de l’intégration des Rroms s’est réunie le 12 juin à Sofia. Les neuf pays membres (Bulgarie, Croatie, Hongrie, Macédoine, Monténégro, République tchèque, Roumanie, Serbie et Slovaquie), entourés d’officiels internationaux, ont pris acte du rapport mitigé sur les résultats obtenus dans les différents pays, et ont surtout fait ressortir la nécessité d’une politique globale appuyée par l’Union européenne.
Deux ans après son lancement, les experts constatent que la première initiative européenne pour améliorer le sort des Rroms, la plus grande minorité du continent, ne montre que peu de résultats.
Mardi 12 juin, à Sofia, les représentants des neuf pays membres et les officiels internationaux sont tombés d’accord sur le fait que seule une politique intelligente d’intégration des Rroms et une utilisation judicieuse des fonds de l’Union européenne pourraient mener au succès de la Décennie de l’intégration des Rroms.
Le projet, lancé en 2005 lors d’une réunion à Sofia, est censé durer dix ans. L’objectif est de mettre fin aux siècles d’isolation et de discrimination dont les Rroms ont souffert en Bulgarie, en Croatie, en République tchèque, en Hongrie, en Macédoine, au Monténégro, en Roumanie, en Serbie et en Slovaquie. L’initiative, sponsorisée par la Banque mondiale et l’Open Society Institute (OSI), se focalise sur quatre priorités : l’éducation, l’emploi, la santé et le logement.
D’après un rapport publié lors de la dixième réunion de ce comité international de direction, les efforts faits pour améliorer la situation des Rroms lors des deux dernières années dans les pays participants ont eu des résultats très mitigés.
D’après DecadeWatch, première évaluation des engagements pris par les gouvernements impliqués, « tous les pays ont fait des progrès significatifs, même si l’on peut constater une disparité entre les pays et que certaines régions sont plus dynamiques que d’autres ».
Le rapport indique que tous les pays membres ont adopté le Plan d’action décennal, créant les institutions adaptées, des bureaux de coordination et ont mis en place des mesures pour améliorer la situation des Rroms.
Le document, rédigé par un comité composé de Rroms et de membres d’ONG, note également que les Rroms ont désormais voix au chapitre concernant l’intégration de leur peuple, ce qui était un des autres objectifs de l’initiative.
Pourtant, les experts affirment que « les résultats atteints ne permettent pas de garantir le succès du plan », exhortant ainsi les gouvernements à abandonner la mise en place de mesures sporadiques et isolées au profit d’une politique globale d’intégration des Rroms.
Les données et les indicateurs manquant sérieusement, le rapport n’évalue que les mesures des gouvernements mais ne donne aucune indication sur le véritable impact qu’elles ont eu sur les Rroms.
DecadeWatch mesure la performance de chaque pays sur un échelle allant de 0 à 4. Cette performance est notée d’après l’investissement des gouvernements dans le projet et leur propension à créer une politique globale correctement budgetée.
Parmi les neufs pays, la Hongrie est le meilleur élève avec un score de 2,29, suivie par la Bulgarie (1,84) et la Slovaquie (1,82). Le Monténégro joue les lanternes rouges avec un score de 0,63.
Les participants à la réunion de Sofia s’accordent pour dire que l’Union européenne devrait être plus impliquée dans les efforts pour améliorer la qualité de vie des Rroms. Ils se sont également mis d’accord sur une utilisation plus efficace des fonds structurels du bloc.
« L’Union européenne doit développer une politique rrom à l’échelle européenne », a déclaré mardi Sergei Stanichev, Premier ministre bulgare, pour résumer la présidence de son pays à la tête de la Décennie de l’intégration des Rroms.
Ses propos ont été repris par George Soros, milliardaire philanthrope et président de l’Open Society Intitute, qui a déclaré que l’Union européenne ne pouvait pas « superviser l’avenir de huit millions de Rroms ». Il a ajouté qu’il était très important que les gouvernements améliorent leur coopération avec la société civile rrom pour avancer dans l’agenda de l’intégration sociale.
Étaient également présents à la réunion de Sofia le vice-président de la Banque mondiale Shigeo Katsu et la commissaire à la politique régionale de l’Union européenne Danuta Hübner.


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