PARIS, 21 juin 2007 (AFP) – 20h08
{{Condamnation requise contre un préfet pour des propos sur les tziganes}}
Le procureur de la République a requis jeudi à Paris la condamnation du préfet d’Indre-et-Loire, Paul Girot de Langlade, pour « provocation à la discrimination à raison de l’origine » en raison de propos assimilant délinquance et gens du voyage. Dans une interview parue en novembre 2006 dans La Nouvelle République du Centre-Ouest et sur un blog de ce quotidien régional, M. Girod de Langlade affirmait notamment, à propos des tziganes: « Il y en a trop sur le département. On a été trop laxiste pendant trop longtemps. Chacun sait que quand ils arrivent quelque part, il y a de la délinquance ». « Je ne me sens pas responsable ni coupable d’un quelconque racisme ou d’une discrimination », a déclaré le préfet, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel, présidée par Nicolas Bonnal. « J’ai simplement dit que quand les gens du voyage arrivaient quelque part, il y avait de la délinquance, point », a-t-il ajouté, précisant: « Je suis dans mon job de préfet quand je dis ça ». La représentante du parquet a estimé que les propos tenus par M. Girod de Langlade étaient bien constitutifs d’une provocation à la discrimination à l’encontre d’un groupe de personnes à raison de leur origine. « De tels propos sur les juifs, les nègres, les Arabes seraient intolérables et sont intolérés », a ajouté Mme Anne de Fontette, plaidant pour inscrire les gens du voyage dans la catégorie des communautés protégées dans le cadre de la législation sur la discrimination. Une analyse qu’a faite sienne l’avocat du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) qui avait poursuivi le préfet, Me Pierre Mairat, qualifiant les propos d’ »inadmissibles et insupportables ». De son côté, la défense de M. Girod de Langlade a soutenu que la qualité de gens du voyage était une catégorie administrative qui ne rentrait pas dans le cadre des textes sur la discrimination. « En affirmant que la présence des gens du voyage s’accompagnait souvent de délinquance, M. Girod de Langlade s’est borné à exprimer un fait qu’il a pu constater dans l’exercice de sa mission », a plaidé son avocat, Me Bertrand Domenach. Jugement le 13 septembre.
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