L’accueil des Roms migrants dans la région

{{{CIMADE, MRAP (fédération 13), Ligue des Droits de l’Homme (fédération 13)
Fondation Abbé Pierre (Délégation régionale), Rencontres Tsiganes.}}}

Marseille le 20 /03/2007

{2{Monsieur Pierre N’GAHANE}2}
Préfet délégué pour l’égalité des chances
Préfecture de Bouches du Rhône
Boulevard Pau Peytral
13282 Marseille cedex 20

{3{Objet : les Roms d’Europe de l’Est}3}

Monsieur le Préfet

Depuis quelques années déjà des groupes de Roms /Tsiganes originaires des différents pays d’Europe de l’Est et notamment de l’ex-Yougoslavie séjournent dans notre région et plus particulièrement à Marseille dans une précarité qui nous paraît chaque jour plus intolérable. Le statut de ces personnes dépend de leur date d’arrivée en France, du pays dont ils sont originaires et de la durée de leur séjour mais, pour la plupart d’entre eux, ils ne peuvent relever de mesures d’expulsion. Comme on nous l’a fait savoir récemment « ils ne sont ni expulsables ni régularisables ». C’est en particulier le cas depuis le 1er janvier 2007 de ceux qui sont originaires des nouveaux pays européens. Cette situation ne leur permet cependant pas pour la plupart d’accéder à un statut de résident et à un emploi. Ils sont donc conduits à survivre économiquement dans des conditions précaires, en faisant appel à la générosité publique ou au travail clandestin, mais aussi parfois à divers délits.

Compte tenu de la crise de l’immobilier dans notre région, ils ont moins que d’autres, accès à des logements décents et sont contraints de s’installer dans les marges de nos villes où ils reconstituent parfois de véritables bidonvilles. Leurs conditions de vie sont ainsi souvent perçues comme une perturbation pour les populations voisines.

Divers mouvements associatifs et militants se sont émus de cette situation et viennent en aide à ces personnes sur le plan humanitaire et sanitaire sans pouvoir leur proposer de perspectives leur permettant d’améliorer durablement leurs conditions de séjour. Depuis quelques années, à différentes reprises, nous avons alerté les autorités locales sur une telle situation, considérant que le mouvement associatif ne pouvait faire face seul à une telle détresse.

Nous regrettons vivement de n’avoir pas été entendus à ce jour et nous demandons qu’une concertation s’établisse dans les plus brefs délais afin que des solutions concrètes soient mises en œuvre pour que ces familles puissent vivre dignement dans le respect des règles du droit européen et international. Nous sommes prêts à prendre part à une rencontre avec les services de l’Etat du Conseil Général et des collectivités locales afin de définir en commun les modalités pratiques permettant de répondre à cette situation d’urgence humanitaire.

Veuillez agréer Monsieur le Préfet l’expression de nos sentiments respectueux

Pour le collectif : Alain FOUREST

Lettre adressée à
Monsieur le Préfet des Bouches-du-Rhône
Monsieur le Président du Conseil Général
Monsieur le Maire de Marseille
Madame le Maire d’Aix en Provence

43 rue Vendôme 13007 Marseille tél 04 91 31 31 27 courriel rencontrestsiganes@wanadoo.fr

{{{
L’INSOUTENABLE SILENCE
de Madame Joissains, maire d’Aix, et Madame Draouzia, adjointe en charge des services sociaux,
devant la détresse d’une mère de famille de huit enfants.}}}

Depuis des semaines ces dames ne répondent pas. Une femme avec huit enfants sur un terrain vague, sans ressources, sans eau ni électricité…cela ne les concerne pas. On ne peut pas accepter que, dans une SITUATION D’URGENCE où des enfants sont en danger, les pouvoirs publics, au niveau local, se désistent de leur responsabilité en comptant sur la générosité des citoyens qui ne peuvent pas tout.

A proximité de la gare du TGV d’Aix, au Realtor, stationnaient plusieurs familles Roms d’Europe de l’Est, chassées de leurs pays par les guerres de l’ex-Yougoslavie et du Kosovo. Ce ne sont pas des « gens du voyage » car ils étaient sédentarisés chez eux. Sans titre de circulation, ils n’ont pas droit aux aires d’accueil. Ils vivaient dans des caravanes plus ou moins délabrées et des cabanes de planches, avec branchements de fortune à l’eau et l’électricité. Pour les chasser il y a six mois, la police est venue arracher ces branchements. Les Roms sont partis, poursuivant leur errance et se retrouvent dispersés dans d’autres communes de la région, moins visibles, et surtout hors du territoire d’Aix. On n’a rien résolu, mais…Tout baignait !

Seulement restait une femme avec huit enfants (3 à 14 ans) n’ayant pas les moyens de partir.

Devant une telle situation de détresse, il n’était plus question pour nous de savoir si elle a des papiers, quel est son statut. En urgence divers militants (1) se sont regroupés. Une inscription à l’école et dans un collège de Vitrolles a été obtenue (le ramassage scolaire pour Aix lui était refusé puisqu’elle n’était pas sur l’aire d’accueil !). Les enseignants se sont montrés très accueillants malgré les difficultés d’une telle rentrée. Les restos du cœur de Vitrolles donnent des repas… La Fondation Abbé Pierre a payé une caravane d’occasion qui leur permet de s’entasser au chaud depuis Noël quand les militants payent le gaz. Il faut aussi de quoi habiller, laver, nourrir….Les services sociaux du Conseil Général ont débloqué trois cents euros, loin de ce qu’ont déjà dépensé les militants.
Depuis des semaines, la maire d’Aix, Madame Joissains, et Madame Draouzia, adjointe en charge du centre d’Action Sociale, ont été alertées à plusieurs reprises. Il est de leur devoir de ne pas laisser des familles sans eau ni électricité, sans aucune aide pour survivre.

DERNIERE HEURE : le 18 mars un nouveau groupe de familles Roms vient d’arriver sur le terrain. Nous ne tolérerons pas une nouvelle expulsion sans solution réaliste et négociée.
ON ATTEND UNE REPONSE !

Le collectif de soutien à Maria et sa famille: Ligue de Droits de l’Homme , MRAP, Cimade , Fondation Abbé Pierre, Secous catholique , CCFD, ATD Quart Monde , Rencontres Tsiganes.

Contact LDH Aix : 06 05 70 17 26 Rencontres Tsiganes : 06 07 84 53 70.


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