La commune de Villeurbanne scolarise les enfants de Roms migrants

Article du lundi 11 décembre 2006
Trente-cinq enfants roms entrent à l’école aujourd’hui
Les enfants, qui vivent dans le campement rom du carré de Soie, sont répartis dans huit groupes scolaires « Les écoles sont prêtes à accueillir ces enfants, mais elles ont besoin qu’on leur accorde des moyens »

«Tout le monde s’est mobilisé pour accueillir les enfants dans les conditions les moins pires possibles », affirme Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne. Trente-cinq enfants du campement rom vont entamer dès aujourd’hui leur scolarité dans huit écoles villeurbannaises.
Les listes d’affectation ont été distribuées mercredi. Les familles, avec les associations du collectif Classes (Collectif lyonnais pour l’accès à la scolarisation des enfants des squats), ont rencontré les directeurs (rices) des groupes scolaires en fin de semaine dernière.
« Dans l’ensemble, l’accueil a été bon, même s’il y avait beaucoup d’interrogations. Les écoles sont prêtes à accueillir ces enfants, mais elles ont besoin qu’on leur accorde des moyens », commente Yves Fournier, de l’Aset (Association pour la scolarisation des enfants tsiganes). La mairie, les associations et les écoles attendaient par exemple de savoir comment seraient affectés les deux postes d’instituteurs supplémentaires promis par l’Inspection académique.
Les enfants ont été répartis par petits groupes, sept enfants maximum par école, pour que la charge ne soit pas trop lourde. Les bénévoles vont essayer d’accompagner au mieux cette scolarisation, loin d’être simple. Il va falloir se lever tôt pour arriver à l’heure dans des écoles qui ne sont pas forcément très proches, assimiler des règles de vie qui semblent très éloignées de celles qu’ils connaissent dans le camp. Un apprentissage riche et complexe. Les roms vivant dans un va-et-vient permanent, la plupart des enfants n’ont été que très peu ou même jamais scolarisés, en France ou en Roumanie. Et les enfants vivent dans des conditions difficiles dans le campement.
Les chiffres sont difficiles à établir, et surtout à stabiliser. 500 personnes, dont plus de 150 enfants, vivraient sur le terrain, dans des cabanes construites avec des palettes de bois, chauffées avec des braseros. Les abords sont extrêmement repoussants, mais les cabanes sont propres. A côté de certaines, on voit des appentis, pour faire la cuisine. Dans les cabanes, petites, les familles sont nombreuses, souvent sept ou huit enfants.
La mairie de Villeurbanne a fait installer un point d’eau, et huit WC, tout de suite cassés, que la ville a fait aussitôt réparer. Les ordures sont enlevées très régulièrement. « On a pris la décision de ne pas les laisser croupir dans la misère et la boue. Mais nous n’avons reçu aucun moyen de l’État », constate Jean-Paul Bret qui rencontre le préfet cet après-midi, avant de recevoir les riverains.
Laurence Loison
lloison@leprogres.fr

Huit groupes scolaires concernés
Les 35 enfants, issus de 19 familles, sont scolarisés par fatrie dans huit groupes scolaires différents. Les enfants pourront manger à la cantine, au tarif de 0,50 euro par enfant.
> 7 enfants au GS Jean-Zay
> 6 enfants au GS Anatole-France
> 5 enfants au GS Albert-Camus
> 5 enfants au GS Descartes
> 4 enfants au GS Jules-Ferry
> 3 enfants au GS Antonin-Perrin
> 3 enfants au GS Pasteur
> 2 enfants au GS Ernest-Renan A


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