A Sanary, bras de fer entre la municipalité et des forains.

{{{ {{Les manèges ne ménagent pas le maire}} }}}
{2{A Sanary-sur-Mer, des forains se sont installés de force malgré un arrêté d’interdiction.}2}
Par Michel HENRY

Les forains et le maire : le manège marche chaque été, à Sanary-sur-Mer (Var). L’élu, Ferdinand Bernhard (UDF), ne veut pas des manèges. Les forains, eux, entendent travailler, malgré l’arrêté municipal d’interdiction. Tôt jeudi matin, ils ont donc investi violemment le parking de l’Esplanade pour s’y installer de force. Depuis, tout le monde est en pétard. La municipalité : «On avait prévenu le préfet, il a laissé entrer les forains et tout saccager, déplore la première adjointe, Patricia Aubert. On les a vus se rapprocher : à partir de 1 heure du matin, avec les élus, on était en position. Mais on n’a eu que neuf agents de police. Ils n’ont rien pu faire contre des jeunes forains cagoulés et armés de masses. On demande une enquête au ministre de l’Intérieur.»
Policiers soulevés. Le préfet, Pierre Dartout, explique qu’il n’y a «pas de mauvaise volonté» de sa part : simplement, des forains «trop nombreux et agressifs», face auxquels la police positionnée pour contrôler les entrées de la ville n’a rien pu faire. Résultat, des «actes inacceptables» commis par les forains, qui «ne vont pas faire avancer leur dossier». Ils ont notamment offert un tour de manège gratuit à une voiture de police, «littéralement soulevée et déplacée avec les trois fonctionnaires à l’intérieur». Deux véhicules ont été endommagés, mais sans violence sur les personnes. Le préfet remarque que «l’Etat est devant un problème qu’il n’a pas créé» et «regrette qu’il n’y ait pas eu de dialogue». Le représentant de l’Etat, qui n’apprécie guère les actions du maire, a attaqué son précédent arrêté, en 2005, qui avait déjà suscité des remous. Mais le tribunal administratif a donné raison à l’élu.
Pour les forains, Marie-Lise Truqui, représentante syndicale, elle aussi à bout, raconte : «On a multiplié les démarches. Ministère de l’Intérieur, des PME, RG… Tout le monde est au courant. {{[*On n’est pas une race à éliminer ! On n’est pas des animaux ! On est des commerçants, on veut travailler ! Mais non, les forains, ça ne fait pas assez BCBG. On nous prend pour des gitans, y a un amalgame, tout ça parce qu’on vit en caravanes ! Mais des belles caravanes, hein ! On n’est pas des Zoulous !*]}} On a donc décidé d’investir», poursuit Marie – «comme la Sainte Vierge» – Lise.
Des muscles. Car les forains ont beau appeler leur syndicat le Snif (syndicat national des industriels forains), ils n’ont pas que les yeux pour pleurer : ils ont aussi des muscles. «Le but n’était pas de retourner trois voitures de police, mais tout ce qui obstruait a été bousculé, reconnaît-elle. Maintenant, les forains vont exploiter le matériel ce week-end. Quand il y aura la décision d’expulsion, ils partiront. Au moins, ça payera les charges sociales. Parce que pour ça, on nous retrouve.» Marie-Lise Truqui en appelle, elle aussi, à Nicolas Sarkozy : «Rappelons que trois quarts des forains votent à droite… Sinon, on ne votera plus.»


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