{1{INAUGURATION DU MÉMORIAL DU CAMP DE SALIER}1}
ARLES LE 2 février 2006
Nous avons vécu tout au long de cette journée en Camargue des moments forts, chargés d’émotion.
Sur cette petite route qui mène à Saliers, interdite à la circulation pour l’occasion, la foule était nombreuse à se regrouper sur la route même, balayée par un mistral glacial – ce qui laissait certains imaginer les conditions de vie endurées par les habitants du camp, souvent sans vêtements, sans eau, sans électricité, dans des cabanes sans plancher ni plafond avec une porte constamment ouverte, il y a plus de 60 ans…
C’est l’hymne tzigane – Djelem,djelem – joué et chanté par trois musiciens guitaristes, qui a ouvert la cérémonie. Les discours officiels ont suivi. Celui de Michel Vauzelle, président du Conseil Régional, entouré de deux jeunes garçons tziganes, et celui du Sous-Préfet incitant les élus à réaliser des aires d’accueil, se sont révélés les plus porteurs d’espoir.
Un grand regret : celui de ne pas avoir entendu la voix des Tziganes eux-mêmes !
(il se murmure que les organisateurs ne l’auraient pas souhaité, les Tziganes ne sachant pas parler…).
Après le pot de l’amitié à Saliers, tout le monde se retrouvait – ou presque – à 15 heures dans la salle d’honneur de l’Hôtel de Ville d’Arles. Cette même salle dans laquelle, il y a 64 ans, le 25 mars 1942, un conseil interministériel décidait la création du camp…
Les intervenants de ce Colloque ont alors évoqué, raconté, l’histoire du camp, de sa construction (inachevée) à sa destruction. Leçons d’histoire pour un avenir incertain… Les questions de la salle montraient bien l’intérêt du public pour cette manifestation.
Enfin, rendez-vous en fin d’après à l’Espace Van Gogh, pour l’inauguration de l’exposition de Mathieu Pernot sur le Camp de Saliers (Archives Départementales des Bouches du Rhône).
Les médias nombreux sur cet événement (France 3, M6, France Bleu, presse écrite…) ont beaucoup écouté les Tziganes présents : Saimir Mile, président de La Voix des Roms, Esméralda Romanez, présidente de Samudaripen, Pipo venu de Paris, et tant d’autres…
Que leurs paroles, leurs témoignages, demeurent longtemps dans nos coeurs et nos consciences…
Puisse ce Mémorial interpeler les gadjé voyageurs sur cette petite route de Camargue !
Je joins à ce bref résumé quelques premières images… L’ensemble des photos sera mise en ligne -pour ceux qui le souhaiteraient – dès mon retour de Paris, la semaine prochaine.
Amitiés.
André. LUZY