Un élan de perspectives ?

On se lasserait presque en « découvrant » tous les ans la situation française en matière de pauvreté, de mal logement décrite par la Fondation Abbé Pierre. Son vingt-deuxième rapport, en 2017, dresse une nouvelle fois un état désespérant et qui s’aggrave. Plus de 4 millions de personnes sont sans-abri ou mal logées et près de 15 millions de personnes sont touchées par la crise du logement !

Depuis le Moyen Age, les pouvoirs publics se penchent sur le sort des « miséreux ». Dans les vingt dernières années, aucun gouvernement, en France, n’a été avare de son plan de lutte contre la pauvreté, contre l’exclusion, en faveur des plus démunis, etc. Il n’y a que peu d’intérêt à en dresser la liste. Tous en ont commis. Le constat est cinglant : Les riches s’enrichissent, les pauvres s’appauvrissent !

Bien sûr, des lois, des textes règlementaires ont pu voir le jour et ont porté des espoirs. Leur mise en œuvre a été timide : oui, depuis 2013, quelques relogements de familles, à chaque expulsion, ont bien amorcé une lente mais encourageante résorption des bidonvilles.

Mais le processus s’enraye déjà : force est de constater que cette année, la pleine saison des expulsions, particulièrement nombreuses dans les Bouches-du-Rhône et à Marseille, qui bat son plein, se distingue par l’absolue non-application de la circulaire ministérielle du 26 aôut 2012 relative à « l’anticipation et l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites »

Profitant sans aucun doute du changement de Président à Rencontres tsiganes, le Président de la République, Emmanuel Macron, a pourtant déclaré le 27 juillet 2017 dernier : « Je ne veux plus personne dans les rues d’ici la fin de l’année. » Deux mille dix-sept ? 2017 ?

Avec ses partenaires associatifs locaux et amis, Rencontres tsiganes, quant à elle, poursuit l’objectif qu’elle s’est fixé : permettre des hébergements pérennes pour les familles tsiganes/roms et contribuer à la mise en actes des propos du Chef de l’Etat, en lien avec les familles concernées.

Or pour que propos et textes ne se limitent pas à des effets d’annonce, il conviendrait, il est grand temps même, que de concrètes mesures de Salut public soient enfin prises par l’Etat et les collectivités territoriales. Et que leurs représentants soient bien présents, en nombre, manches retroussées, autour des tables qui étudient et proposent des solutions de relogement pérennes aux familles à la rue.

Jean-Pierre PERRIN

Président de Rencontres tsiganes

 


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