Leonarda, Louizana et les autres… retour sur une histoire récente…
Le Ministre de l’Intérieur revendique la stricte application de la loi et c’est bien ce qui nous choque. Malgré les promesses de la dernière campagne électorale, la législation mise en place par les précédents gouvernements n’ont pas été modifiées et il semble que les perspectives d’une législation moins répressive s’éloignent de jour en jour. Le cas ‘Léonarda’ et de sa famille est d’une triste banalité pour tous ceux qui suivent au quotidien la galère des ‘sans papiers’. Au demeurant, il est nécessaire de rappeler l’histoire récente du Kosovo pour mettre en cause le caractère particulièrement inadmissible de cette expulsion.
Prise entre deux feux et pourchassée par les Serbes comme par les Albanais, la communauté Rom a fui le Kosovo durant la guerre fratricide avec la Serbie en 1999. Parmi les milliers de ‘boat-people’ qui ont tenté, au péril de leur vie, de traverser l’Adriatique et ont trouvé refuge sur les côtes italiennes, la communauté Roms était fortement représentée. Ces familles rapidement rejetée par l’Italie ont amorcé alors une errance entre l’Espagne, l’Allemagne et la France sans espoir de retour au pays où tous leurs maigres biens ont été détruits ou confisqués. Les reportages sur la situation de ces familles à Mitrovica sont sans appel. On lira également pour être correctement informé, le témoignage paru dans le Courrier des Balkans et traduit par la ‘voix des Roms’. Il nous fait comprendre pourquoi les roms ont quitté le KOSOVO.
Dans notre Région, voilà 10 ans que l’association Rencontres Tsiganes est confrontée à des situations comparables à celle qui, aujourd’hui, alarme l’opinion publique. Citons deux exemples parmi bien d’autres :
En 2002 la famille M. avec six enfants dort dans la rue à Marseille. Elle a fui la guerre en Yougoslavie et après l’Italie et l’Allemagne elle arrive à Marseille à la recherche de sa fille aînée disparue et qu’elle retrouvera à la morgue de l’hôpital.
Alors, sans une remise en cause de la législation actuelle et sans un courage politique qui aujourd’hui fait cruellement défaut, il y aura d’autres Léonarda et d’autres Louizana sans doute moins médiatisées.