Rien ne va plus !
‘Le temps presse, il faut passer aux actes’ c’est ce que nous écrivions il y moins d’un mois dans le précédent éditorial en invitant les responsables politiques à mettre rapidement en application les nouvelles orientations présentées par le Premier Ministre concernant les gens du voyage. Cet appel a, semble-t-il, été entendu par certains maires de la région avec le soutien des autorités administratives et judiciaires mais ils en ont tiré des conséquences à l’opposé de ce qui est annoncé et attendu
Dans le Var, les familles expulsées de la Garde s’étaient regroupées sur un autre terrain a La Valette. ils ont fait l’objet d’un nouveau référé et le juge vient de leur accorder généreusement un mois de délai pour quitter les lieux. A Fréjus la colère gronde contre la présence des familles qui campent à proximité d’une résidence. Un jour tout va brûler promettent les voisins.
Dans les Bouches du Rhône, les procédures contre les voyageurs s’enchaînent depuis le début de l’année comme si les élus tentaient de se prémunir contre la nouvelle législation annoncée par le Premier Ministre et en cours de mise au point au Parlement.
A Gignac, commune membre de la Communauté Urbaine Marseille Métropole, le maire, prenant prétexte de la préservation des terres agricoles, engage avec le soutien explicite des autorité administratives, une campagne systématique d’évacuation de plusieurs dizaine de familles dont certaines sont parfois présentes dans la commune depuis plus de vingt ans et sont propriétaires de leur terrain. A Puy-Sainte-Réparade, à proximité d’Aix-en-Provence, le maire vient de notifier d’avoir à déguerpir à une quarantaine de familles dont certaines sont présentes dans la commune depuis plus de soixante ans. Ces deux municipalités, dans l’obligation de réaliser des aires d’accueil ne se sont toujours pas conformées à la loi. Elles ne peuvent donc interdire tout stationnement de caravane sur leur territoire.
A Aix-en-Provence Une dizaine de familles qui n’avaient pu, faute de place, accéder au terrain d’accueil officiel, stationnaient sur un terrain municipal voisin. Saisi en référé par madame le Maire, le juge a considéré à tort qu’il avait l’obligation d’appliquer la loi. Comme d’autres magistrats, il devait sans doute ignorer la loi du 5 juillet 2000 et la jurisprudence qui s’y rattache.
Ces quelques exemples parmi d’autres démontrent, une fois de plus, le peu de considération que bon nombre d’élus de cette région ont pour les lois de la République. Leurs discours et leurs comportements vis-à-vis des gens du voyage ne fait qu’attiser auprès de leurs électeurs la peur et la xénophobie. Après des années de patience, les Tsiganes, fort de leurs droits, sont aujourd’hui proches de la révolte.
Nous les soutiendrons dans toutes les démarches qu’ils se proposent d’entreprendre et nous alertons directement le gouvernement pour que cesse dans la région, ces odieuses agressions. à suivre ……
Alain FOUREST
Marseille le 10/03/2013