Dans les prochaines semaines plusieurs propositions ou projets de lois seront soumis aux votes des parlementaires à l’Assemblée comme au Sénat : la loi de 1969 sur le statut , loi de juillet 2000 sur les aires d’accueil doivent être supprimés ou profondément remaniées etc . Un vaste chantier s’ouvre dont on mesure encore mal les conséquences sur la vie quotidienne des voyageurs comme dessédentaires. On peut souhaiter que, a-delà de la reconnaissance de la citoyenneté pleine et entière enfin reconnue, le législateur prenne en compte les caractéristiques de la culture des tsiganes et de leur mode de vie .
Le compte rendu ci desssous de la rencontre des associations au Ministère de l’Intérieur reflète l’importance des ces évolutions prochaines
Ministère de l’intérieur : Front commun des associations
21 novembre 2012
Par la rédaction de Dépêches Tsiganes
Acteurs. Reçues le 19 novembre 2012 par les collaborateurs de Manuel Valls, des associations de voyageurs, de forains et de solidarité avec les gens du voyage affichent des positions communes. « Chacun à sa place et dans sa spécialité, alors le gouvernement et les collectivités peuvent être bien conseillés », remarque l’un des participants à cette rencontre.
Le 19 novembre, dix représentants d’associations de voyageurs et de forains, ainsi que de la Fnasat-Gens du voyage et de la Fondation Abbé Pierre ont rencontré les proches collaborateurs de Manuel Valls. « Au début du 21e siècle, il est impressionnant de voir que des représentants d’associations nationales soient encore contraints de venir demander la pleine reconnaissance de leur pleine citoyenneté française », remarque Stéphane Lévêque, directeur de la Fnasat-Gens du voyage. « Cette réunion nous a permis d’expliquer à nos interlocuteurs le partage des tâches entre les différentes associations », précise Milo Delage, vice président de l’Ufat, qui rend hommage à Laurent Elghozi, président de la Fnasat-Gens du voyage qui a souligné le rôle essentiel des associations animées par des voyageurs et des forains. Les solides organisations solidaires des Tsiganes se sont clairement placées dans une attitude de soutien technique et juridique aux mouvements tsiganes. Ces derniers ayant démontré depuis plusieurs années leur capacité d’organisation et leur dynamisme, sont devenus des interlocuteurs incontournables des autorités. « Nous sommes les locomotives sur les sujets qui nous concernent, et sur lesquels rien ne peut se faire sans nous », précise Alain Daumas, président de l’Ufat en rappelant que la seule avancée depuis plus de dix ans a été obtenue par l’initiative des forains et des voyageurs qui ont fait abroger les carnets de circulation par le Conseil constitutionnel.
Questions de méthode et de gouvernance
Le front commun affiché par les associations reçu le 19 novembre, confirme les attitudes adoptées par le mouvement Vie et Lumière et l’Association nationale des gens du voyage catholiques, qui avaient été reçus chacun de leur côté début novembre (http://www.depechestsiganes.fr/?p=5186), Les différences de sensibilité religieuses ou philosophiques entre les associations ne jouent pas de rôle dans l’approche des problèmes de citoyenneté, de discrimination, des difficultés de la vie quotidienne liées au stationnement et à l’habitat. Comme leurs collègues évangéliques et catholiques reçus précédemment à l’initiative du ministère, les responsables regroupés le 19 novembre espèrent que ce premier contact de découverte des dossiers débouchera sur un travail de concertation en profondeur. L’hypothèse d’une cellule interministérielle regroupant l’Intérieur, le Logement, les Affaires sociales et l’Education nationale a été évoquée sans plus de précision. Dans leur ensemble, les associations aimeraient que les ministères de la Culture et des Anciens combattants soient de la partie. La reconnaissance de l’internement des Tsiganes et du rôle des voyageurs et forains qui ont servi et servent sous les drapeaux sont des demandes symboliques fortes. Pour les associations, l’importance de l’expression culturelle et artistique des différentes communautés rend nécessaire l’implication du ministère de la Culture. Par ailleurs l’avenir de l’actuelle Commission nationale consultative évoquée dans le rapport de la Cour des comptes a été évoqué. Mais les collaborateurs de Manuel Valls n’ont pas apporté de précisions. Une réunion de cette instance est néanmoins prévue en janvier par son président, le sénateur Pierre Hérisson.
Ecoutés, certainement, mais entendus ?
« Nous avons aussi pu nous exprimer chacun sur tous les problèmes concrets qui nous préoccupent, de l’école aux refus de raccordement électrique en passant par les problèmes graves que rencontrent ceux qui sont sédentarisés en HLM. Nous avons été écoutés avec beaucoup d’attention. Mais avons-nous été entendus ? », déclare Milo Delage. Il utilise spontanément la formule employée par Christophe Sauvé, président de l’ANGVC et par Désiré Vermeersch, président de l’Asnit à leur sortie du ministère de l’Intérieur.