Une exposition, un concert, un film : trois souffles d’air frais

Alors que la chasse aux Roms sévit dans toute la France et déchaine des torrents de haine trois évènements culturels très différents redonnent espoir et courage.

 

1° A Paris au Grand Palais jusqu’au 14 janvier 2013 il faut, si vous le pouvez, ne pas manquer la la passionnante exposition intitulée :

BOHEMES : le roman de la liberté 

à l’initiative de la réunion de Musée nationaux. Un grand moment de plaisir esthétique mais aussi de mémoire.

 2° A Marseille à la Fiesta des Suds le 19 octobre

Goran Bregovic, coeur de gitans

 

Interview publié dan le journal la Provence le mardi 25 septembre 2012

Goran Bregovic, c’est cet olibrius à l’accent envoûtant qui trimballe sur les scènes du monde entier, en même temps son esprit rock et son sens très tsigane de la fête. Il sera en concert en avant-première à la Fiesta des Suds le 19 octobre.

Goran Bregovic célèbre le talent gitan avec son orchestre : Champagne !
Photo DR
Goran Bregovic, c’est cet olibrius à l’accent envoûtant qui trimballe sur les scènes du monde entier, en même temps que son costard blanc, son esprit rock et son sens très tsigane de la fête. Compositeur célébré (pour ses musiques de films Le temps des Gitans ou La reine Margot), pop star furieusement déjantée, il livre avec Champagne for Gypsies un live réjouissant et radieux dédié aux gitans du monde entier, qui sort aujourd’hui porté par l’énergie démesurée de son orchestre des mariages et des enterrements. Un matin, depuis son bain, le plus parisien des Belgradois se raconte, rieur.
Comment avez-vous conçu cet album, hommage aux gitans du monde entier ?
Goran Bregovic : Je le considère comme la deuxième partie d’Alkohol (ndlr : sorti en janvier 2009). Nous sommes dans une période où il y a une pression injuste sur les gitans. C’est un peuple qui a laissé des traces dans notre culture, grâce à son talent, à ses représentants les plus connus Charlie Chaplin, Django Reinhardt ou Elvis Presley. Alors c’est un disque qui vient sensibiliser sur ce sujet, sur ce monde parallèle mais très proche de nous. Les gitans, même s’ils sont différents, sont gentils et méritent un traitement humain.
Est-ce que votre aura d’ambassadeur des musiques gitanes vous donne cette responsabilité ?
G.B. : J’espère que le disque est bon et que ça permettra de faire du bruit. La France est une terre d’accueil depuis deux siècles, les étrangers contribuent à son histoire. J’ai un passeport français, je suis réfugié… Alors quand la France expulse des gens, ça ne peut pas coller.
Comment avez-vous choisi les morceaux de l’album et les invités qui les interprètent ?
G.B. : Au début j’avais prévu d’inviter beaucoup d’autres gitans, mais je me suis arrêté pour faire de la musique en Camargue avec Stephan Eicher, à Rio avec Gogol Bordello, à Bucarest avec Florin Salam, en Irlande avec Selina O’Leary. J’ai les ai tous rencontrés autour de ce disque, j’ai fait les choses très simplement. Je leur ai envoyé à chacun des chansons, par exemple les Gipsy Kings ont accepté alors qu’ils ont refusé beaucoup de collaborations. J’ai apporté mon matériel cru, j’espère que le résultat est joyeux.
Qu’est ce qui vous fascine tellement dans la musique gitane ?
G.B. : Entre la rumba catalane et la musique des Balkans, bien que très différentes, il y a le même talent inexplicable. C’est une musique pour que les femmes dansent sur les tables, pour que les musiciens aient de bons bakchichs.
C’est dans cet esprit que vous donnez votre version de Bella Ciao ?
G.B. : J’ai fait cet arrangement il y a dix ans, depuis tout le monde le reprend et je voulais une chanson de résistance. C’est avec plaisir que je la joue dans les concerts, elle est triste et joyeuse à la fois.
Comme la musique gitane…
G.B. : J’adore cette volonté gitane que tout finisse en happy end… C’est un peuple optimiste, il peut habiter dans une maison en carton mais ce sera toujours comme un château. La vie y est belle !
Ce disque, c’est une façon de renouer avec des traditions perdues ?
G.B. : Je viens d’un endroit où le métier que je fais sera toujours un métier de gitans.
Vous vous sentez en exil ?
G.B. : Mon pays déclaré n’existe plus. Quand votre patrie n’est aucun territoire géographique, vous ne pouvez le construire qu’autour des émotions… Je peux vivre à Paris mais je ne peux pas travailler en dehors des Balkans, j’ai besoin d’être entouré.
Pourquoi le champagne ?
G.B. : C’est un disque à boire et à danser. Là d’où je viens, la musique est depuis toujours pour boire et danser, alors je reste dans cette tradition. Là d’où je viens, le champagne n’est pas une boisson romantique, mais plutôt arrogante, on ne boit jamais dans des flûtes, on s’en asperge la tête deux bouteilles à la main. Moi, je bois seulement sur scène… D’ailleurs quand on me dit : Où veux-tu sortir ce soir ? Je réponds toujours : Je veux aller sur scène avec mon orchestre. Alors, je mets mon costume que je ne mettrai jamais en temps normal, pour fêter ce moment exceptionnel.

Goran Bregovic sera en concert en avant-première à la Fiesta des Suds le 19 octobre.
Gwenola GABELLEC

 3° Un film à voir absolument

Et encore Notre ami Nicolas Martin nous a présenté en avant première à Grans son dernier film Intitulé : Un coin de paradis Un grand moment d’émotion . Mais on ne reparlera bientôt


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