Déclaration de Rencontres Tsiganes

Rencontres Tsiganes a participé avec d’autres associations aux réunions thématiques organisées par les autorités préfectorales durant tout l’été autour de la « problématique Rom dans les Bouches-du-Rhône ». La table ronde du 18 septembre avait pour but d’en faire la synthèse et a permis au représentant de l’État de préciser sa position sur le sujet.
Il nous appartient aujourd’hui de préciser la notre.

Nous avons pris nos responsabilités et continuerons à le faire dans la mesure où un travail collectif permet de prendre en compte des situations individuelles et de rechercher des solutions adaptées à chaque famille. Or il ressort de cette table ronde que le choix qui continuera à leur être proposé consiste essentiellement à un retour volontaire ou forcé dans leur pays d’origine. Malgré les espoirs suscités par la circulaire interministérielle, nous sommes amenés à constater aujourd’hui que les perspectives d’intégration sont quasi nulles tant quantitativement que qualitativement et le resteront encore longtemps.

Nous dénonçons la poursuite de cette politique absurde qui consiste à dilapider des millions d’euros chaque année pour éloigner ces ressortissants européens du territoire malgré son inefficacité connue et reconnue par tous, alors qu’en parallèle aucun moyen ne sera accordé aux collectivités territoriales pour élaborer des solutions d’accueil et d’intégration adaptées en fonction de leur besoins.

Nous déplorons que l’État ne fasse pas appel aux fonds européens dédiés à l’inclusion de ces populations afin de bâtir avec les collectivités concernées une véritable politique d’accueil ainsi que pour accompagner les familles qui le souhaiteraient sur des projets collectifs pérennes dans leur pays d’origine en lien avec les autorités locales.

Que cette politique relève d’un manque de réflexion ou d’un choix délibéré, elle aura inéluctablement pour conséquence la poursuite de l’errance de ces familles dans notre département avec pour corollaire des conditions de vie de plus en plus dégradées, un sentiment d’impuissance et d’isolement des communes et une incompréhension grandissante de nos concitoyens.

Nous refusons de nous inscrire dans cette perspective sans lendemain. En conséquence, nous ne cautionnerons pas cette politique en participant aux « Groupes d’évaluation des installations illicites » et « Comités de suivi » proposés par la Préfecture et qui n’offre malheureusement à ce jour aucune vision d’avenir dans la recherche de solutions dignes et durables.

Conscients des enjeux, nous restons néanmoins disposés à participer à toute réflexion collective qui irait dans le sens de la politique concrète et volontariste que nous proposons.

Jean-Paul KOPP
Président de Rencontres Tsiganes en PACA


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