Les Roms : une prise de conscience qui s’élargit

On lira ci-dessous, une déclaration de prêtres à Marseille, un communiqué du Mrap à Toulouse, un rapport sur les Roms en Isère, un communiqué  d’un collectif a Lille, une lettre d’un important collectif  national a Cécile Duflot, Ministre du logement 

Expulsions des Roms : 49 prêtres et diacres interpellent le maire de Marseille

Publié le 16.07.2012, 21h29 Le Parisien

Dans une initiative inédite, 49 prêtres et diacres du diocèse de Marseille ont écrit au sénateur-maire UMP Jean-Claude Gaudin pour dénoncer les expulsions « intolérables » des familles Roms qui, selon eux, ne font que « déplacer les problèmes ».
« Nous sommes très souvent témoins de la précarité de leurs conditions de vie, conditions d’où découlent des risques graves pour leur santé et même pour leur vie », peut-on lire dans ce courrier envoyé en juin et transmis lundi à l’AFP.

« Quand ces personnes ont trouvé un lieu un peu stable, quand les associations commencent à mettre en place des actions de scolarisation, de nettoyage de terrain, il n’est pas rare qu’elles en soient délogées souvent brutalement », poursuivent-ils.
« Ces expulsions ne sont pas suivies de solutions de résidences convenables et durables. Cela ne fait que déplacer les problèmes… et les personnes », jugent les auteurs de la lettre, déplorant un « acharnement ».
Conscients que « les solutions sont difficiles à trouver et qu’elles impliquent de nombreux partenaires », les 49 prêtres et diacres réclament l’organisation d’une nouvelle réunion en septembre, avec l’objectif d’aboutir à des résultats concrets après la tenue d’une première table ronde à la préfecture le 10 juillet.
Entre 1.500 et 2.000 Roms vivent en situation de grande précarité dans la cité phocéenne. Fin mai, l’association Médecins du Monde (MdM) a saisi le Défenseur des Droits, Dominique Baudis, estimant que les Roms de Marseille étaient, plus qu’ailleurs, harcelés et privés de soins, et demandant « l’arrêt des expulsions sans proposition de relogement acceptable ».

 

M.R.A.P Toulouse le 02 juillet 2012
79 allées Charles de Fitte
31300 Toulouse
Au nom du « Collectif Solidarité Roms » Toulouse
Membre du collectif national « Romeurope »

à

Monsieur le Préfet de Région
Monsieur le Président du Conseil Régional
Monsieur le Président du Conseil Général
Monsieur le Maire de la ville de Toulouse

Objet : situation des Roms à Toulouse

Messieurs,

Le MRAP, au nom du « Collectif Solidarité Roms », attire, à nouveau, votre attention sur la situation des roms roumains et bulgares qui demeure extrêmement préoccupante à Toulouse.
Cette ville qui s’enorgueillit d’une tradition d’accueil et de tolérance, traite, en effet, ces populations qui possèdent pourtant la citoyenneté européenne, pauvres parmi les pauvres et victimes de stigmatisations nombreuses, d’une façon bien peu digne de cette tradition.
Depuis plusieurs années de nombreuses familles, sans solution d’hébergement et rejetées de toutes parts s’organisent elles-mêmes en construisant des espaces de vie.
C’est le cas actuellement des populations qui se sont regroupées sur les berges de la Garonne et qui vivent dans des conditions d’existence indignes : plus de 100 personnes dont une cinquantaine d’enfants disséminés le long d’un chemin sur 500 m se sont regroupées suite aux expulsions policières brutales des 31 mai et 4 juin 2012 sur l’île du Ramier. Aucun accès à l’eau potable, aucun équipement sanitaire ni toilettes, un ramassage d’ordures par semaine, pas de possibilité de conservation des aliments, pas d’accès à l’électricité, des problèmes de santé très nombreux.

Le collectif demande instamment l’arrêt de toute évacuation de leur lieu de vie sans proposition d’hébergement ou de relogement conformément aux engagement du candidat François Hollande le 27 mars 2012 dans un courrier adressé au collectif « Romeurope » : « La situation de ces femmes, de ces enfants, de ces hommes qui vivent dans des campements insalubres n’est pas acceptable. Je souhaite que lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures. »

Par ailleurs, les familles se voient privées de l’accès à l’emploi par des mesures discriminatoires qui limitent au plus tard jusqu’au 1° janvier 2014, leur droit au travail. Il est temps, dès maintenant, de lever ces mesures transitoires, véritables freins à l’insertion de citoyens et qui font d’eux des « sous-citoyens européens » .

Enfin, il est urgent que ces populations bénéficient de l’accès effectif au droit commun, auquel ils ne peuvent accéder : droit à la protection sociale, droit à l’éducation, accès aux soins et à la protection de la santé.

L’urgence de la situation amène les associations composant le « Collectif Solidarité Roms » à vous demander la mise en place d’une table ronde réunissant les représentants de l’Etat et des collectivités locales ainsi que les représentants des acteurs associatifs présents sur le terrain afin d’échanger sur ces différents points, de préciser nos demandes et pour apporter des solutions à une situation humanitaire désolante.

Nous vous remercions par avance pour votre attention et nous vous prions d’agréer, Messieurs, l’expression de nos salutations.

Le MRAP pour le Collectif


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