A PERTUIS le maire expulse et démolit

 Le 21 mars dernier un important déploiement de force de l’ordre a expulsé une familles de six personnes et leur maison a été démolie. Après une manifestation devant la mairie, Monsieur PELLENC a refusé de recevoir une délégation. L’expulsion violente et la démolition de cette maison étaient hélas prévisibles depuis plusieurs années mais les propositions de relogement promises par la préfecture n’ont pas été tenues. La colère gronde dans le quartier et le sort de plusieurs dizaines d’autres familles est suspendu à la décision du maire et du sous-préfet. On rappellera que c’est ce maire qui a été récemment condamné pour propos racistes envers les gitans par le tribunal de Marseille, sur plainte de la LDH et du MRAP. 

Il s ‘agit là de l’épilogue dramatique d’une situation qui se dégrade depuis plus de trente ans et qui pourrait, si elle perdure, provoquer de drames redoutables. Malgré les multiples mises en garde et recommandations que nous avons pu faire avec d’autres depuis dix ans, les deux maires successifs (Mr BOREL et PELLENC) comme l’Etat sont restés sourds et la justice a poursuivi son travail en aveugle .

Les propos du maire lors des émissions de télé en juillet 2010 sur TF1 puis en septembre sur FR3 ont mis le feu aux poudres et fait apparaître une situation conflictuelle ancienne sur la commune que nous avions mise en évidence et dénoncée en 2005.

A ce jour les éléments sont les suivants :

1°Sur le terrain dit provisoire de la Malespine les familles de tsiganes sédentarisées qui avaient été éjectées du centre ville n’en peuvent plus et les conditions sanitaires s’aggravent.

2° Il n’y a toujours pas de projet sérieux de terrain d’accueil (loi 2000) On rappelle que Pertuis faisant partie de la Communauté du Pays d’Aix c’est en principe à la CPA d’agir mais elle ne peut rien faire sans l’avis du maire. De toute manière si un terrain d’accueil est réalisé cela ne résoudrait pas la question des sédentaires de la Malespine pour lesquels il faudrait proposer un ou des terrains familiaux. Pour l’histoire, on rappellera que la commune (l’ancien maire BOREL) avait été condamnée par le TA de Marseille pour avoir coupé l’eau et l’électricité aux familles installées sur le terrain de la BARBA en ville pour les contraindre à partir à la Malespine .

3° Les sédentaires propriétaires aux bords de Durance

Il y a environ 150 familles qui depuis parfois une trentaine d’années ont acheté et aménagé des terrains agricoles et construit des habitations sans permis pour la plupart car ces terrains sont classés agricoles au POS . Ils ont pu avoir toutefois l’eau et l’électricité. Leurs enfants sont scolarisés à Pertuis et plusieurs sont inscrits sur les listes électorales. Ils ont divers métiers dans l’artisanat ou le commerce.

Le projet à partir de 2000 d’un plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) a prévu de classer tous les bords de Durance en zone inondable et le précédent maire avait, avec les services de l’Etat (DDE) engagé des procédures d’expulsion contre une première série de familles. Les tribunaux en première instance puis en appel ont condamné les propriétaires à démolir sans indemnisation et sans perspective de relogement. Certaines de ces décisions date de 2002 et n’avaient pas été mises en oeuvre jusqu’à ce jour. L’opération de force du 21 mars dernier n’est que le début d’un processus qui devrait se poursuivre. 

 Dans un tel contexte on peut s’attendre au pire est possible si dans les prochaines les pouvoirs publics n’offrent pas les conditions d’un dialogue constructif dans le respect de cette communauté. 

 Pour notre association ce dossier est symbolique du combat que nous avons engagé pour le respect du droit à habitat adapté aux besoins des familles qu’elles voyagent ou se sédentarisent. 


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